Au Sénégal, la commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté mardi 30 avril le projet de réforme constitutionnelle qui supprimera le poste de Premier ministre. Prochaine étape, le vote des députés en plénière ce week-end.
Si la coalition présidentielle est largement majoritaire dans l’hémicycle, ce qui garantit le passage sans surprise de ce texte de réforme constitutionnelle portant sur la suppression du Premier ministre, les parlementaires issus de l’opposition n’excluent pas de boycotter le vote.
Un point de la réforme constitutionnelle en particulier fait débat parmi les députés de l’opposition. C’est celui des pouvoirs exceptionnels conférés dans l’article 52 au président de la République en cas de blocage des institutions. Toussaint Manga, député du Parti démocratique sénégalais, redoute que ce soit une façon déguisée de laisser au chef de l’État la possibilité de dissoudre l’Assemblée, alors que la motion de censure aura disparu.
Dans les rangs de la coalition présidentielle, difficile en revanche d’entendre une voix discordante. Les velléités de députés frondeurs ont rapidement été étouffées dans l’œuf. Un parlementaire de la majorité explique que « des assurances ont été données sur le maintien des questions orales et écrites ainsi que sur les questions d’actualité ».
Car avec cette réforme, c’est bien la relation entre l’exécutif et les parlementaires qui est en première ligne. Trois cinquièmes des votes, soient 115 députés, sont nécessaires pour son adoption définitive.
RFI