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Sénégal : au moins un mort dans les manifestations contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko

Au Sénégal, de nouvelles tensions ont eu lieu ce jeudi, suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko mercredi. Il a été arrêté alors qu’il se rendait au tribunal. Il est accusé de viols par l’employée d’un salon de massage. Accusations qu’il rejette. Des jeunes ont manifesté contre les forces de l’ordre. Des scènes d’émeute ont éclaté dans plusieurs quartiers de Dakar et l’opposant a été placé en garde à vue. Après un retour au calme ce jeudi matin, de nouveaux affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, à Dakar mais aussi dans le sud du pays.

Des affrontements ont notamment eu lieu à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar entre étudiants et forces de l’ordre, la BIP, la brigade d’intervention polyvalente de la police, est arrivée en renfort.

Des tirs de grenades lacrymogènes se sont produits tout l’après-midi, et des tirs de balles à blanc. En face, les jeunes – certains postés sur un toit – ripostaient avec des jets de pierre, de briques, des bâtons, on a même vu l’un d’eux jeter un évier. À un moment, la grille devant l’université est tombée. Un face-à-face donc, de part et d’autre de la statue de Cheikh Anta Diop érigée tout récemment. Évidemment, la circulation a été bloquée, l’avenue est jonchée de pierres, tous les commerces ont fermé, pas de bilan fiable disponible sur des blessés de part et d’autres.

Des échauffourées et affrontements signalées aussi en banlieue de Dakar, dans le quartier des Parcelles assainies, Pikine ou Guédiawaye.

Et en Casamance également des heurts ont eu lieu, dans le sud du pays, fief de l’opposant, notamment à Bignona où un décès au moins a été enregistré ce jeudi, celui d’un jeune manifestant. Cela a été confirmé à RFI par le préfet de la localité qui indique qu’une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de ce décès.

Où en est-on concernant les procédures qui visent l’opposant ?

D’après l’un des avocats d’Ousmane Sonko joint dans la soirée, l’opposant est toujours à la section de recherches, en garde à vue. Une garde à vue qui peut durer 48h, donc jusqu’à ce vendredi après-midi.

Mais il a reçu, selon sa défense, un mandat pour comparaître, en cette fin d’après-midi, dans la première procédure, donc concernant la plainte pour viol avec menaces. « Il ne pourra comparaitre que libre », a assuré Maître Massokhna Kane, du collectif des avocats, autrement dit seulement si la garde à vue est levée.

Dans ce contexte, les signaux de chaines de télévision privées senTV et Walfadjiri ont été coupés sur la TNT mercredi lors des heurts suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko, le conseil de régulation de l’audiovisuel avait mis en garde certains médias, en évoquant des « appels au soulèvement populaire, en diffusant des appels d’insurrection en boucle ».

 

RFI

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