Prendre la Guinée où l’a laissée Sékou Touré semble se concrétiser par la mise en place du tristement célèbre camp de torture sous Alpha Condé, le camp de Soronkoni où sont conduits « cagoulés » les opposants au régime et surtout ceux qui se sont illustrés dans le combat mené par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).
C’est triste que les dirigeants guinéens ne tirent aucune leçon de l’histoire politique du pays émaillée de violences, de privations de libertés, d’injustices, d’assassinats, de violations systématiques des droits de l’homme et des fosses communes. Tout ceci est couronné par des frustrations des victimes qui n’ont pas encore obtenu réparation ou justice.
L’on ne pourrait guère parler de l’avenir des guinéens et de la Guinée en passant sous silence ces pages si importantes et sombres de l’histoire de notre pays. Il faut que les guinéens aient le courage s’ouvrir chacune des pages de son histoire pour mieux la lire, la comprendre et ne pas répéter les mêmes erreurs si nous sommes pour le progrès de ce pays.
Fort malheureusement, les vieilles pratiques d’une époque révolue refont surface par le fait de la boulimie du pouvoir qui habite le régime actuel. Personne n’épargne aux brimades du régime oppresseur dont le bilan est plus que désastreux. Alors il crée psychose en arrêtant des citoyens guinéens, les privant de leurs libertés, les torturant : tout ça pour neutraliser en eux la fibre militante patriotique et démocratique !
Ces violations récurrentes des droits de l’homme sur les personnes enlevées se passent dans bien des cas des endroits créés à cet effet. Mais deux endroits semblent remporter la vedette : camp de Makambo (Conakry) et le camp de Soronkoni (Kankan, Haute Guinée). Depuis un certain, le camp de Soronkoni est plus fréquenté par les opposants au régime.
Le choix répété de cette zone (camp de Soronkoni) d’où sont originaires la presque totalité des dignitaires du régime est là une façon d’attiser la haine entre les communautés guinéennes. Il suffit de lire la liste des derniers déportés pour réaliser ce qui se prépare : non seulement faire taire cette partie de la Guinée en y installant la terreur mais et surtout créer la division entre les guinéens. Car, ce faisait, c’est comme si la communauté, où se trouve le tristement célèbre camp de Soronkoni, partage l’idée de ce qui se passe dans ce camp. Les intelligences doivent travailler à ce niveau !
A côté des camps de tortures, le régime semble se lancer aussi dans la dynamique des complots dont l’objectif poursuivi serait d’arrêter les responsables du FNDC. C’est réellement ce dans quoi s’est illustré le régime Sekou Touré. La Guinée vient de commencer la marche de où l’a laissée le régime Sekou Touré. Les guinéens épris de démocratie et de paix doivent farouchement s’y opposer et se mettent en action pour éviter le pire à notre pays.
En somme, la Guinée d’Alpha Condé est en train de fouler aux pieds tous les acquis démocratiques de l’ère Général Lansana Conté. Cela est regrettable quand c’est un civil et universitaire qui sabote le travail acharné pour la démocratie d’un soldat guinéen !
Fodé BALDE
Homme politique guinéen
La Guinée d’abord