Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président congolais Félix Tshisekedi a nommé ce lundi 20 mai Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre. Ex-ministre, il était jusqu’à présent directeur général de la Société nationale des chemins de fer (SNCC).
Son nom circulait déjà depuis plusieurs jours comme étant la figure du compromis entre le président sortant et le nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Ancien conseiller de Mobutu et originaire de la même province que Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba est en politique depuis plus de 30 ans. Vice-ministre à l’Économie de 1981 à 1983, il a ensuite été conseiller principal à la présidence en matière économique et financière de 1986 à 1987, puis ministre du Plan et ministre des Finances.
Il occupe ainsi de nombreux portefeuilles ministériels avant d’hériter de la Société nationale des chemins de fer en 2014, une entreprise qui fait face à de graves difficultés financières depuis des années. Un déclin que Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’a pas réussi à freiner, avec des employés qui ont aujourd’hui 227 mois d’arriérés de salaire.
Figure de compromis
Ce nouveau Premier ministre est en tout cas perçu comme un technocrate plutôt que comme un animal politique. Âgé de 74 ans, il est réputé conciliant et de santé fragile. Autant d’éléments qui expliquent sans doute que les discussions difficiles entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi aient finalement accouché de ce nom.
C’est une figure de compromis, donc, entre le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila, majoritaire au Parlement – donc en droit de nommer un Premier ministre issu de ses rangs – et le nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Je considère ma nomination comme une lourde responsabilité en ce moment crucial de l’histoire de notre pays et je m’engage à mobiliser toutes mes capacités pour pouvoir faire fonctionner de façon harmonieuse la coalition au niveau du gouvernement.
Sylvestre Ilunga Ilunkamba a également souligné les priorités que lui a assigné le nouveau chef de l’Etat, à savoir « le social, l’éducation, la santé. Bien-sûr, la priorité dans un pays post-conflit comme le nôtre, c’est la sécurité et l’instauration de la paix », a-t-il souligné.
RFI