Ce 20 janvier, le président congolais Félix Tshisekedi prête serment pour un second mandat. La Cour constitutionnelle a en effet confirmé sa réélection avec plus de 73% des suffrages. Une cérémonie est organisée au stade des Martyrs, le plus grand stade de la capitale Kinshasa, où seront présents près d’une vingtaine de chefs d’État venus principalement du continent.
D’après la présidence, il s’agira de l’investiture ayant accueilli le plus grand nombre de chefs d’État étrangers depuis l’indépendance. Au total, 18 chefs d’État africains sont attendus contre trois en 2018, un seul en 2011 et neuf en 2006 quand Joseph Kabila est élu.
L’Afrique centrale sera la région la plus représentée dans les tribunes du stade des Martyrs de Kinshasa. Quasiment tous les chefs d’État de la zone ont confirmé leur participation pour cette cérémonie, selon la présidence congolaise. Ils seront aussi nombreux à venir d’Afrique australe alors que la communauté est en train de déployer une force militaire dans l’est de la RDC en remplacement celle de la communauté est-africaine.
L’Afrique de l’Est sera d’ailleurs moins représentée lors de cette cérémonie, malgré l’adhésion récente du Congo à l’EAC, en 2022 lors du premier mandat de Félix Tshisekedi. Néanmoins, le président du Burundi, aujourd’hui allié militaire de Kinshasa, sera bien présent, tout comme le Kényan William Ruto, et ce, en dépit de tensions diplomatiques entre les deux pays.
Sans surprise, Paul Kagame, le président du Rwanda, n’a pas été invité. Il est depuis deux ans accusé par les autorités congolaises de soutenir la rébellion du M23 active dans l’est du pays. Accusations démenties par Kigali, mais étayées par plusieurs rapports des Nations unies.
Aucun chef d’État européen ou asiatique n’est attendu, mais certains gouvernements se feront représenter. Les États-Unis ont envoyé une délégation de haut niveau, la France y a dépêché le nouveau monsieur Afrique de l’Élysée, Jérémie Robert, et la Belgique, ancienne puissance coloniale, la présidente du Sénat Stéphanie D’Hose. Toujours selon la présidence, deux vice-présidents et des représentants étrangers de haut niveau, y compris du Moyen-Orient, ont confirmé leur participation.
Si quatre anciens chefs d’État du continent sont attendus comme le Nigérian Olusegun Obasanjo ou encore le Tanzanien Jakaya Kikwete, le prédécesseur de Tshisekedi, Joseph Kabila, sera le grand absent. Selon son entourage proche, l’ex-chef d’État, qui boycotte le processus électoral en cours, séjourne depuis peu en Afrique du Sud pour une série d’évaluations scientifiques de sa thèse de doctorat.
La cérémonie d’investiture du 5ᵉ président de l’histoire congolaise se déroulera au stade des Martyrs sous haute protection des forces de défense et de sécurité. En réponse à l’annonce des manifestations de l’opposition contre ce qu’elle qualifie de « fraude », le chef de la police de la capitale a d’ores et déjà prévenu que tout attroupement en dehors de la cérémonie d’investiture est strictement interdit.