L’opposant Moïse Katumbi est de retour en République démocratique du Congo (RDC), trois ans après son exil pour la Belgique. Il est arrivé à Lubumbashi, ce lundi 20 mai, en jet privé. Il a été accueilli par ses partisans.
À 11h44 exactement, heure locale, un jet privé gris à bandes blanches a fendu le ciel bleu, sous un soleil de plomb, avec à son bord l’ancien gouverneur du Katanga. Une immense clameur s’est élevée dans le ciel de Lubumbashi au moment où son jet privé s’est posé. Mais il a fallu attendre encore de longues minutes avant de le voir apparaître. Moïse Katumbi s’est d’abord entretenu dans l’intimité avec ses enfants, son frère et Gabriel Kyungou, le représentant local de sa plate-forme politique, Ensemble, avant de descendre sur le tarmac, souriant et tout habillé de blanc, en signe de paix.
À ses côtés, dans l’avion, il y avait Olivier Kamitatu, son directeur de cabinet, l’ancien député Francis Kalombo et quatre conseillers, mais pas son bras droit, Salomon Kalunda, qui s’est vu, dit-il, refuser un nouveau passeport. « Je me sens très bien », a-t-il déclaré, avant de remercier le Seigneur, d’abord, puis les nouvelles autorités du pays pour lui avoir permis de rentrer en lui délivrant son passeport, notamment.
« La vérité est comme l’huile que l’on veut noyer. Elle finit toujours par triompher », a ensuite déclaré celui qui a quitté son pays il y a trois ans, sous la pression de la justice. Il a toujours accusé l’ancien président Joseph Kabila d’avoir monté de toutes pièces plusieurs affaires contre lui pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle.
Je reviens pour la paix et la réconciliation dans notre pays. Et surtout pour défendre les intérêts du peuple congolais et notre Constitution.
Quel rôle va-t-il jouer ?
Rapidement, ensuite, Moïse Katumbi est monté dans une jeep de couleur blanche, elle aussi, pour entamer une caravane à travers la ville, qui se poursuit et saluer sur son passage la foule qui s’était pressée à l’extérieur et tout au long de son parcours. Une foule nombreuse, difficile à évaluer exactement, mais elle est compacte, en tout cas, au point que son véhicule est resté quasiment bloqué avant de rejoindre la place de la Poste, où il doit s’exprimer devant ses partisans.
Ce retour est un événement en RDC. Moïse Katumbi est celui dans l’opposition qui a le plus de députés à l’Assemblée. Quel rôle va-t-il jouer et comment va-t-il se positionner politiquement ? Ce sont les grandes interrogations du moment, car s’il ne remet pas en cause l’élection de Félix Tshisekedi, le candidat qu’il a soutenu à la présidentielle, Martin Fayulu, dont il reste l’allié, continue de revendiquer sa victoire à cette élection. Martin Fayulu n’était d’ailleurs pas présent à l’aéroport ce matin, même s’il s’est fait représenter. Il lui a souhaité bon retour sur Twitter avec cette citation : « Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever ».
Le blanc, symbole de paix
Avec chemises, casquettes ou encore mouchoirs blancs, les partisans de Moïse Katumbi ont répondu à l’appel de l’opposant pour l’accueillir, en fin de matinée de ce lundi, dans son fief, à Lubumbashi.
Nous souffrons vraiment ici. Avec Moïse ici, ça va changer, a lâché un des partisans.