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RDC : «La réforme majeure  que la  CENI doit subir  »

Au vu des divisions que les élections du 30 décembre 2018 ont créé entre les congolais, il est important de commencer à réfléchir à ce que nous devons faire pour que nos élections soient un moment de paix et de  renforcement de la cohésion nationale.

La poursuite du processus électoral encours ne nous interdit pas de penser à l’avenir.

Pour que nous ne puissions plus revivre le chaos politique, social et électoral créé par les élections de décembre 2018, la réforme de la CENI et de la loi électorale est nécessaire.

La plus grande réforme devra porter sur la composition de son Bureau qui ne devra plus avoir des acteurs politiques en son sein. Actuellement ledit Bureau est composé de :

  1. Président issu de la société civile ;
  2. Vice-Président issu de la Majorité Présidentielle ;
  3. Rapporteur issu de l’opposition ;
  4. Rapporteur adjoint issu de la Majorité Présidentielle ;
  5. Questeur issu de la Majorité Présidentielle ;
  6. Questeur adjoint issu de l’opposition.

Avec une telle composition, comment voulez-vous que la CENI ne soit pas politisée au profit de la Majorité Présidentielle ? La situation que nous avons vécue  où toutes les décisions prises par la CENI, bonnes ou mauvaises, étaient soutenues par la Majorité Présidentielle trouve sa raison d’être notamment dans cette composition partisane du Bureau de la CENI. Et surtout quand nous savons que tous les acteurs politiques, membres du Bureau de la CENI, restaient attacher à leurs partis politiques. Ils prenaient part aux réunions de la CENI et en même temps, ils prenaient aussi part aux réunions de leurs partis politiques, surtout ceux issus de la Majorité Présidentielle. Comment peut-on assurer que les décisions de la CENI sont prises dans toute indépendance dans un tel contexte, surtout quand nous savons même l’Assemblée plénière est composée de beaucoup d’acteurs politiques de la Majorité Présidentielle, soit 6 membres sur 13 ?

Avec cette composition, il n’était pas surprenant que la CENI soit une caisse de résonnance de la Majorité Présidentielle et que celle-ci soutienne la CENI dans le bien comme dans le mal.

C’est une des causes de problèmes que nous avons eus.

Pour la prochaine réforme, le Bureau de la CENI devra être composé des personnes indépendantes qui seront recrutées sur appel d’offre par un cabinet congolais spécialisé en matière de recrutement.

On devra exclure de futurs membres du Bureau, toutes les personnes qui ont travaillé avec les acteurs politiques (Présidence de la République, Parlement, Gouvernement, Assemblées Provinciales, partis politiques,  plateformes politiques…) à quelque titre que ce soit.

Si nous voulons sauver les élections de 2023, il est important de dépolitiser  la CENI.

Les acteurs politiques devront se consacrer avant, pendant et après  les élections à la mise en œuvre des dispositions de l’article 6, alinéa 3, stipulent que « Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique… ».

Un travail que les partis politiques n’ont pas beaucoup fait ces dernières années.

Nous appelons le peuple congolais à veiller à ce que la CENI ne soit plus contrôlée par les acteurs politiques.

 

Me Jean Claude KATENDE

Le Gardien du Temple

+243 81 17 29 908

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