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Présidentielle 2020 : ‘’un climat de tensions extrêmes entoure le scrutin’’

Franco-guinéen, Correspondant à Paris de l’Hebdomadaire guinéen Le Populaire, il attend avec une certaine appréhension, le scrutin de ce dimanche dans son pays d’origine.

« L’élection présidentielle du 18 octobre 2020 aurait eu plus de crédibilité si le président en exercice acceptait d’être l’arbitre des 11 candidats en lice pour la magistrature suprême. Il aurait posé le fondement d’une démocratie nouvelle en Guinée pour les générations actuelles et celles de demain. Nous constatons malheureusement que les serments prêtés par le président Condé n’étaient qu’une haute trahison, des parjures ».

Ahmed Tidiane Diallo est né en Côte d’Ivoire. Exilé en France depuis quelques années, il en a acquis la nationalité, même si la Guinée reste la terre de ses racines. Il ne comprend pas que le président Alpha Condé s’agrippe au pouvoir. « Il a préféré favoriser sa personne et son entourage pour acter son coup d’Etat constitutionnel et se faire réélire par les urnes dans une élection gagnée d’avance. Pourtant, les Guinéens attendaient de lui qu’il les aide à vivre une nouvelle page d’histoire d’une alternance démocratique. La jeunesse aspire à un changement à la tête de l’Exécutif guinéen », indique-t-il, avant d’indexer le contexte du scrutin de ce dimanche, 18 octobre.

« Conflits politico-ethniques »

« La candidature d’Alpha Condé a attiré l’attention de tout le monde et l’ambiguïté qu’il a semée depuis le début, mais également, les conditions dans lesquelles cette élection est organisée suite aux violences qui ont précédé le double scrutin du 22 mars 2020. Le RPG et l’Ufdg cristallisent le climat politique par des dérives militantistes tournées vers des tensions et de conflits politico-ethnique à chaque scrutin électoral », constate le journaliste, stigmatisant une crise de la démocratie.

« Le recul de la jeune démocratie guinéenne depuis 2010 est fortement handicapé par la Commission électorale nationale indépendante, la politisation de l’institution au service de l’Exécutif ». Il précise : « Le rapport d’étude du Cerf-Guinée du 26 septembre au 7 octobre 2020 rappelle que « La réforme constitutionnelle de 2020 a élargi les compétences de l’Exécutif dans le contrôle de la Cour constitutionnelle en donnant la possibilité au président de nommer le président de la Cour constitutionnelle, qui était pourtant élu par ses pairs et de nommer 33% des membres de la Cour ».

L’étude indique que 52% de la population n’ont pas confiance en la Ceni, contre 35% qui ont plus ou moins confiance. Cette élection est donc un boulevard pour le nouveau dictateur guinéen ». L’observateur et analyste de la vie quotidienne guinéenne pense que l’élection de ce dimanche pourrait encore envenimer les choses. « Cette échéance électorale devrait être une étape décisive dans le processus de consolidation des institutions démocratiques après la première élection présidentielle multipartite en 1993 et celle de 2010 sans un président candidat.

Il sera encore difficile de panser des plaies ouvertes si la conscience morale, sociale et professionnelle n’est pas promue par l’Exécutif, si l’Etat n’est pas le premier à respecter les institutions pour promouvoir la cohésion sociale entre les filles et fils du pays ». A moins que le nouveau président n’intègre les aspirations des Guinéens.

« L’essentiel de la politique, c’est le bien-être de sa population. A la jeunesse maintenant d’incarner un nouveau leadership afin d’être le principal acteur de la revendication de l’alternance démocratique dans un pays qui a encore du mal à se faire une certaine idée de la démocratie ». Curieuse situation d’un pays qui a été le premier en Afrique francophone subsaharienne à devenir indépendant, il y a 62 ans, le 02 octobre 1958.

 

Par Jean Celestin Ejangué à Paris

Le Messager (Cameroun)

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