Tribune. Jeunesse guinéenne, vote utile. Vote utile, jeunesse consciente de Guinée. Vote toi, toi-même, vote ton intérêt. Le 18 octobre 2020, ta conscience de jeunesse digne est interrogée. Ton sens de l’honneur est interpellé.
Tu seras en face d’un choix crucial, peut-être le plus décisif de ta vie. Ce jour, tu es appelée à choisir entre ta libération des chaînes d’un système corrompu, assassin et flibustier et la promotion d’une gouvernance vertueuse porteuse de démocratie et de progrès.
Le 18 octobre 2020 concerne ton avenir de jeunesse responsable, libre dans sa tête, libre des pesanteurs l’ethnocentrisme, du régionalisme et du communautarisme aveugles.
Jeune patriote de Guinée, tout comme le 28 septembre 1958, le 18 octobre 2020, ton pays se trouvera à un tournant décisif de son histoire politique, confronté à une épreuve déterminante de sa vie de nation. Les peuples frères auxquels il a montré la voie de l’honneur, et à l’émancipation desquels il a activement contribué, sont à l’affût du choix que tu proposeras à l’Afrique et au monde.
À cette occasion solennelle, le fier peuple de Guinée attend de toi un vote intelligent, un vote utile pour lui éviter la répétition d’une triste page de son histoire récente. Je pense à la malheureuse fin de la Deuxième République, dont l’évocation réveille le triste souvenir de la délinquance politique qui l’a caractérisé.
En effet, vers la fin des années 2000, une bande de vautours s’est arrogé le droit de prendre le Vieux Général grabataire en otage et lui faire poser d’ignobles actes qui ont porté de sérieux coups à l’unité et à l’économie de notre pays. Les jeunes adultes l’auront deviné, il s’agit de la lugubre période des décrets et contre-décrets. On se rappelle encore de ce bruit de froissement de papier d’un décret arraché des mains d’un journaliste en pleine édition de journal parlé à la RTG. Il s’agit de cette période où un Ministre est nommé le matin et dégommé dès le lendemain.
Cette sombre page de notre histoire ne fait honneur à personne. Il n’est pas souhaitable de la réécrire. Mais les mêmes causes peuvent-elles produire des effets différents ? Certainement non! Les signes d’une répétition de l’histoire sont apparents autour de Sèkhoutouréya. Il est temps que les bonnes consciences s’investissent à prévenir le drame. Sa répétition dans le contexte de 2020 risque d’être infiniment plus dévastatrice qu’elle ne l’a été en fin 2000.
La jeunesse est sollicitée à faire barrage à la catastrophe. La jeunesse de Guinée Forestière, de Haute Guinée, de Moyenne Guinée et de Basse Guinée, toute la jeunesse consciente est appelée à se mobiliser et à voter utile pour éviter la répétition de cette triste histoire au pays. Puisse Dieu nous en préserver. Aameen !
Sény Facinet Sylla
Ex. Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses