C’est le résultat d’un sondage réalisé par l’Association guinéenne de sciences politiques. L’organisation annonce que la participation des citoyens au scrutin présidentiel du 18 octobre prochain s’élève à 86%, et dans les intentions, les jeunes totalisent 52,3%. Dans le même exercice, la structure a également interrogé un échantillon de citoyens sur leurs intentions de prendre part à la prochaine manifestation du FNDC prévue ce mardi 29 septembre, dont la Synthèse des résultats se trouve ci-dessous.
CONTEXTE
Cette enquête s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Identification des Facteurs de Risques de Violences Électorales ». Ce programme consiste à la mise en place d’un baromètre de facteurs de risques électoraux et de mécanismes de mitigation (BAFREM). Le BAFREM se rapporte à un dispositif qui associe la réalisation d’enquêtes citoyennes et l’usage du système Election Violence Education and Résolution (EVER) dans le cadre de la prévention et de l’atténuation des violences électorales dans le contexte guinéen. Les résultats de cette étude portent sur les cinq communes de Conakry.
OBJECTIFS
L’objectif général de cette enquête est de comprendre l’état de l’opinion sur la participation à la prochaine manifestation du FNDC à Conakry, les perceptions des citadins de Conakry de l’exclusion de l’UFDG au sein du front et de sa participation à l’élection. Cette enquête est destinée aussi bien aux médias qu’aux partis politiques, au gouvernement et bien sûr, à la société civile.
METHODOLOGIE
L’enquête a été conduite le 25 septembre 2020. Elle s’est appuyée sur un échantillon empirique composé de 500 personnes en âge de voter et s’est basée sur la méthode des itinéraires pour identifier les personnes à interroger. La répartition du fichier électoral du dernier recensement électoral de la CENI a été utilisée afin de construire des quotas centrés sur les données disponibles et utilisables (genre et quartier). Les terrains de réalisation de cette enquête d’opinion sont les communes de Dixinn, Kaloum, Matam, Matoto et Ratoma.
500 questionnaires exploitables ont été administrés par 15 enquêteurs sous le contrôle de 5 superviseurs responsables d’équipe et de deux coordinateurs.
Sur la base du fichier électoral, un échantillon de 600 personnes a été tiré en tenant compte du nombre d’électeurs à Conakry. Cet échantillon est tiré sur la base d’une marge d’erreur de plus ou moins 4 % avec un niveau de confiance de 95 % pour un taux de réponse estimé à 80 %. L’échantillon est composé de 54 % d’homme et de 46 % de femme. Ce qui donne 324 hommes à interroger et 276 femmes dans les 5 communes de la Capitale.
Un échantillon de type quota tiré selon l’âge (18 ans au moins), la situation géographique (Matam, Matoto, Kaloum, Dixinn et Ratoma) et le sexe.
Après l’administration du questionnaire et le traitement des données, il est apparu une légère différence entre l’échantillon initial et les personnes réellement interviewées. Une différence qui n’affecte nullement la qualité de l’échantillon ou les réponses obtenus.
RESULTATS
Les intentions de participation au scrutin chez les citoyens restent fortement élevées soit 86%, malgré les nombreuses problématiques autour de la présidentielle du 18 octobre. On se rend compte que parmi ceux qui comptent aller voter le jour du scrutin, il y a une forte mobilisation des jeunes qui ont entre 18 et 30 ans qui totalisent 52,3 % d’intention de vote. 11,20 % d’intention pour les 31 à 35 ans, 10,90 % pour les 36 à 40 ans, 12,20 % pour les 41 à 50 ans et 13,4 % pour les 51 ans et plus. Et c’est également parmi les jeunes (entre 18 et 30 ans) où on rencontre le plus grand nombre d’abstentions
Sur les questions de la participation de l’UFDG à la présidentielle, plus de la moitié des citoyens soit 52% trouvent que l’UFDG fait bien de prendre part à l’élection présidentielle.
L’appel à manifester du FNDC à la date du 29 septembre et en pleine période de campagne électorale, reste soutenu par de nombreux citoyens (38,5%), Mais sur le terrain, près de ¾ ont répondu ne pas répondre à l’appel à manifester du Front. La manifestation du FNDC risque de mobiliser peu de manifestants à Conakry si les opinions ne changent pas avant la date et si l’appel à manifester n’est pas observé chez les militants de l’UFDG.
Le FNDC est principalement composé de partis politiques et d’une partie de la société civile guinéenne. La décision de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG) de participer à la présidentielle du 18 octobre prochain a conduit le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) à prendre une décision qui exclut l’UFDG de son organisation. Étant donné que l’UFDG est l’un des principaux partis politiques membres du FNDC, il nous est apparu opportun de mesurer l’impact de cette décision et d’établir une corrélation entre la prochaine mobilisation et l’exclusion de l’UFDG qui pourrait d’ailleurs être un facteur explicatif du faible taux (18,1 %) de souhait de participation à la manifestation. Parmi ceux qui adhère à la candidature de l’UFDG à la présidentielle (soit moins de ¾), estime que le FNDC a commis l’erreur d’exclure l’UFDG.
CONCLUSION
Les résultats issus de cette enquête démontrent principalement des interactions entre les forces politiques dans la capitale Conakry. Au regard des observations issues du terrain, le maintien de la manifestation du Front National de la Défense de la Constitution pendant la campagne électorale en dépit de l’interdiction qui en est faite de sa manifestation du 29 septembre par les autorités, constitue un facteur de risque de violence en lien avec le processus électoral.