Chaque rendez-vous électoral est perçu comme le moyen suprême pour une meilleure recomposition de la classe politique et la redistribution des cartes pour la qualification du jeu politique dans les limites du fairplay démocratique et de l’engagement participatif.
Après plus de deux élections nationales et une des communales, quel bilan pour la jeunesse ? La mutation politique générationnelle s’opère avec d’énormes difficultés.
Face à une jeunesse pressée et impromptue (impréparée), se dresse un bloc de vieux roublard et égoïste sans actions majeures, professionnalisant l’action politique de nature à sortir du carcan historique basé quasiment sur l’identité ethnique.
Parmi les minorités politiques, la jeunesse est la couche la plus vulnérable et la moins préparée à opérer une transition générationnelle douce et intelligente. En plus de son rôle de bétail électoral, le sort qu’on la reverse est bouleversant et incompréhensible. Elle est désormais, la sacrifiée de la République.
Alors qu’elle aurait dû capitaliser les avantages de la IVème révolution scientifique pour bousculer la vieille classe politique aux pratiques conniventes et torpillantes moins avantageuses. Très malheureusement, elle symbolise le vichysme (trahison), le don excessif de soi, le manque d’initiatives… C’est du genre, tout pour moi et maintenant dans une ambition démesurée qui trompe le destin et court-circuite l’avenir.
C’est la génération Voltaire où chacun veut atterrir en hélicoptère, quid à la manière. C’est pourquoi, très peu parmi ces jeunes du pays arrivent à sortir la tête de l’eau. Et qui très souvent, sont confrontés à la trop rude épreuve du maintien et du succès. Plus on brûle les étapes, plus on est exposé à la chute fracassante.
C’est bien beau de chanter à gorge déployée au changement générationnel mais avec quelle relève ? On ne brutalise pas son présent avec l’espoir d’un futur meilleur.
Aucune transition générationnelle ne réussira dans la révolution mais dans une mutation voulue et coordonnée entre ancienne et nouvelle génération.
Quand on est pressé, on marche doucement. Car, aller trop vite ne donne aucune garantie d’arriver en premier.
Habib Marouane CAMARA
Journaliste et analyste politique