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Plan d’élimination de Cellou: le CNRD, prépare la guerre, Doumbouya joue avec le feu

Le Général Mamadi Doumbouya a prêté solennellement serment devant la nation d’organiser des élections transparentes et inclusives, à l’issue desquelles il cédera le fauteuil présidentiel qu’il a usurpé à un élu du peuple.

Un engagement, sur l’honneur, sans cesse réitéré  dans toutes ses interventions publiques gravées dans les mémoires. Il est aussi gravé dans le marbre, inscrit en lettres capitales dans la charte en vigueur, qu’aucun responsable, à quelque niveau que ce soit de la pyramide de la transition n’est éligible et ne peut faire acte de candidature aux prochaines élections. Mais, voilà que le Général Mamadi Doumbouya est de plus en plus tenté par le déshonneur du parjure. Il n’est pas non moins guetté par les périls certains d’une confiscation hasardeuse du pouvoir.

À la clé, il a planifié d’éliminer le plus redoutable des potentiels candidats à sa succession que ni lui ni un autre ne peut battre régulièrement dans un scrutin ouvert et équitable, en l’occurrence, Cellou Dalein Diallo, bête noire de la junte qui fait de l’ombre aussi à ses pairs leaders.

Le candidat naturel de l’UFDG et grand favori de l’élection présidentielle quand elle aura lieu, sera-t-il éliminé de la course pour permettre à un autre que lui de devenir Président de la République, par défaut ou ses militants vont-ils se mobiliser dès maintenant pour imposer sa candidature et défendre son droit à briguer les suffrages des électeurs, majoritairement, acquis à sa cause ? Quelle crédibilité pour une élection sans lui ? Quelle légitimité pour un quelconque candidat qui profiterait de son exclusion pour gagner ?

Les vieux démons de la discrimination, de l’arbitraire et de l’injustice sont de retour avec la transition en cours, pourtant, censée bannir des mœurs les travers politiques habituels et les fraudes électorales chroniques. Le scénario de tout sauf Cellou refait surface dans certains esprits parmi les acteurs politiques sans aucune base électorale et chez les dirigeants du pays, à commencer par le Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Chacun, convaincu que personne ne fait le poids devant le mastodonte de l’UFDG et ne peut triompher de lui dans les urnes, on pense à le disqualifier, purement et simplement. Des leaders politiques, comme par le passé et comme à leurs habitudes souhaitent accéder à la magistrature suprême du pays par la magie du décret, le raccourci du bon vouloir du Président intérimaire. C’est pourquoi, on tente de négocier avec lui un accord qui consiste à se faire élire par lui pour un mandat de cinq ans puis de lui renvoyer l’ascenseur après avoir chauffé la place pour lui.

Lansana Kouyaté du PEDN, François Lonseny Fall qui est revenu en politique après avoir annoncé, tambour battant, sa retraite et d’autres scélérats notoires, inlassables girouettes politiques, tapis dans l’ombre, espèrent chacun être choisi par le locataire du palais Mohamed 5 pour présider aux destinées de la Guinée en se passant du suffrage universel. L’argument, de bas instinct, à tous les deux  et à tous leurs semblables est que le pouvoir doit rester à la maison, en famille et ne peut tomber dans d’autres mains, ailleurs.

Le Général Mamadi Doumbouya pense qu’il est mieux placé d’entre tous pour satisfaire à cette exigence, du moment qu’il est déjà là et d’autres que lui n’étant pas bien implantés ni dans les bonnes grâces d’un électorat figé et qui a ses habitudes de vote.

S’il y a un point qui fédère les énergies et rallie tous, c’est le danger que représente Cellou pour tout candidat déclaré ou non qui dispose d’un appareil politique bien rôdé et d’un électorat inégalable. Il faut donc sortir cet homme imbattable par tous les moyens de la compétition. Ousmane Gaoual Diallo, devenu ministre par hasard et un accident de l’histoire comme le pays en connaît souvent, se maintient à son poste avec la promesse de semer le trouble dans les rangs de l’UFDG et de harceler son Président, Cellou au profit de son nouveau camp, pour mieux  préparer le terrain pour la candidature litigieuse de son mentor , Mamadi Doumbouya dont la victoire à des élections devant Cellou est impossible.

Dans la même dynamique, on a recours à des artifices judiciaires et à différentes cabales pour éloigner Cellou Dalein du pays dans un exil forcé, dans la foulée, entraver son éventuelle candidature. Seulement, on sous-estime l’homme qui ne subira pas resigné son sort comme on se méprend sur la détermination du peuple militant de l’UFDG qui après avoir payé un lourd tribut pour l’instauration de la démocratie et consenti de lourds sacrifices pour faire de leur parti ce qu’il est aujourd’hui, le premier sur l’échiquier politique national, surtout subi des fraudes électorales répétitives, au prix de leur vie, s’opposeront à tout projet d’exclusion de leur candidat et de discrimination de leur parti dans les échéances électorales, à venir.

Les leaders rêvasseurs et  conspirateurs, le tyran, obsédé par son maintien à la tête du pays, quoi qu’il en coûte, ont bougrement tort de croire qu’ils peuvent marcher sur l’UFDG, l’effacer du paysage et faire d’une bouchée son leader dont la patience est souvent assimilée à de la faiblesse, le sens de la responsabilité est perçue comme la marque d’une certaine vulnérabilité.  L’homme a considérablement changé avec le temps et s’est beaucoup endurci avec toutes les épreuves traversées. Sans se départir de sa dimension singulière d’homme d’État, il a intégré que la politique est un sport de combat où tous les coups sont permis, y compris en dessous de la ceinture.

Cellou et l’UFDG sont une bombe à retardement qui peut exploser, à tout instant.

Voilà pourquoi Mamadi Doumbouya joue avec le feu  qui va le consumer et pourrait embraser tout le pays.

Affaire à suivre…

Cheick Bangoura, Analyste Politique