Le Collectif pour la transition en Guinée (CTG) dénonçait notamment des liens opaques entre le pouvoir de Conakry et la société française AMR.
La société Alliance Minière Responsable (AMR), mise en cause dans une plainte déposée en France contre le président guinéen Alpha Condé pour corruption, a démenti mercredi 5 août son implication, qualifiant les accusations à son encontre de «totalement fictives». Mardi, un collectif d’opposants guinéens avait affirmé avoir déposé plainte en France contre Alpha Condé et plusieurs proches pour corruption, trafic d’influence et blanchiment de corruption.
Le Collectif pour la transition en Guinée (CTG) dénonçait notamment des liens opaques entre le pouvoir de Conakry et la société française Alliance minière responsable (AMR) créée en 2015 pour exploiter la bauxite en Guinée. «AMR ne s’est jamais abaissée à de telles pratiques, cela va à l’encontre de l’esprit et de l’image de notre société qui a toujours et continuera de travailler dans le respect des lois guinéennes et internationales», a répondu mercredi la société dans un communiqué.
Les plaignants reprochent à AMR d’avoir cédé le gisement à un consortium franco-sino-singapourien une semaine après avoir obtenu un permis près de Boké (ouest) pour un montant de 171 millions d’euros.
«Jamais rencontré Mohamed Condé»
AMR assure de son côté avoir en réalité conclu un contrat d’amodiation, «une pratique courante dans le secteur minier international, parfaitement conforme au code minier guinéen». «Il ne s’agit en aucun cas d’une cession mais d’un partenariat. Le gisement de AMR n’a donc jamais fait l’objet d’une vente et n’en fera jamais l’objet. Le montant mentionné de 171 millions d’euros est totalement fantaisiste», ajoute l’entreprise créée par des Français, mais de droit guinéen.
En 2015, le PNF avait ouvert une enquête sur le financement du train de vie de Mohamed Condé, le fils du chef de l’Etat, lors de ses passages à Paris. Les plaignants estiment que des membres de l’AMR ont pu avoir été impliqués dans des actions de corruption à l’époque. Des accusations rejetées en bloc par la société qui indique n’avoir «jamais rencontré Mohamed Condé, ni à Paris ni ailleurs».
Le parti au pouvoir en Guinée doit choisir son candidat pour la présidentielle d’octobre lors d’une convention qui a débuté mercredi à Conakry. Alpha Condé, 82 ans, continue à entretenir l’ambiguïté sur ses intentions. Persuadée qu’il briguera sa propre succession, l’opposition organise depuis octobre des manifestations souvent violemment réprimées, contre un éventuel 3e mandat de Condé.
Par lefigaro.fr