Président du Burundi de 1987 à 1993, puis de 1996 à 2003, Pierre Buyoya est décédé ce jeudi à l’âge de 71 ans de Covid-19 à Paris.
Pierre Buyoya est décédé le jeudi 17 décembre, selon des proches de l’ancien président burundais, cités par des médias burundais et par l’antenne en kirundi de Voice of America.
“Le président Pierre Buyoya est mort à Paris. Il avait le Covid-19”, a déclaré à l’AFP un membre de sa famille qui a requis l’anonymat.
Militaire de carrière, Pierre Buyoya prend le pouvoir au Burundi en 1987, après avoir mené un coup d’État contre Jean-Baptiste Bagaza.
Dans un contexte de tensions ethniques extrêmes entre Tutsi et Hutu, il mènera une politique de « réconciliation nationale », qui débouchera sur la Constitution de 1991. Cette année-là, des élections libres sont organisées et le parti de Pierre Buyoya, l’Union pour le progrès national (Uprona), concède la victoire au Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu) de Melchior Ndadaye.
Il revient une seconde fois au pouvoir par la force, en 1996, alors que le Burundi est plongé dans la guerre civile. C’est sous sa présidence que seront signés les accords d’Arusha, en 2000, qui mettront fin au conflit qui ensanglante le pays. Conformément à ces accords, une transition est mise en place à partir de 2001 et Pierre Buyoya remet le pouvoir à Domitien Ndayizeye, jusque-là vice-président, en 2003.
Nommé Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel en 2012, il a été contraint de quitter ses fonctions à la fin du mois de novembre, sans donner de raison.
Mis en cause par les autorités de son pays dans l’assassinat du président Melchior Ndadaye, en 1993, il avait été condamné à la perpétuité, le 20 octobre dernier. Une peine prononcée in absentia, à l’issue d’un procès que Pierre Buyoya considérait comme « politique ».
Avec AFP, DW et Jeune Afrique