- À la Une, Actualités, Société

Ouattara engage 132 millions $ pour éliminer la traite, l’exploitation et le travail des enfants en 2025

La Côte d’Ivoire vient de se doter d’un nouveau plan national visant à éliminer la traite, l’exploitation et le travail des enfants en 2025, avec une enveloppe budgétaire de 132 millions de dollars américains, soit environ 76 milliards de francs CFA.

Le nouveau plan national, le 3ème depuis 2012, est soutenu par le gouvernement ivoirien, l’industrie du cacao et du chocolat, des partenaires techniques et financiers, des organisations des Nations unies et des ONG, nationales comme internationales.

La stratégie de ce 3ème plan qui va renforcer les acquis des deux premiers et intensifier la lutte contre le phénomène prend en compte, notamment, les services sociaux de base (éducation, santé, état civil), la réduction de la vulnérabilité des familles en luttant contre la pauvreté, et le renforcement du cadre institutionnel et juridique.

« Je lance un appel solennel et pressant à toutes les parties prenantes impliquées dans la lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire, en vue d’éliminer du pays cette pratique d’ici 2025 », a déclaré mardi à Abidjan la Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, au lancement du plan national qui couvre la période 2019-2021.

Pour Mme Ouattara, présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, la lutte contre le travail des enfants est « un devoir collectif et une responsabilité partagée » qui appelle à « encore plus d’engagement » de la part de tous les acteurs.

La Côte d’Ivoire a élaboré son premier plan de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants en 2012.

Après deux plans triennaux, les actions de lutte ont permis, entre autres, de porter assistance et secours à 8.000 enfants qui ont été retirés des mains de trafiquants et l’édification d’un centre d’accueil pour enfants en détresse à Soubré (sud-ouest), sans compter la construction de salles de classes, de cantines scolaires et de logements pour les enseignants.

Une enquête de 2013 estimait qu’en Côte d’Ivoire environ 1,4 million d’enfants travaillent, et ce dans tous les secteurs d’activité. 49,1% travaillent dans l’agriculture, plus de 38% sont dans le secteur des services et plus de 12% se trouvent dans l’industrie.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, avait été menacé en 2010 d’embargo par les chocolatiers et industriels américains qui l’accusaient d’exploiter les enfants dans les champs de cacao.

Le plan a une plus grande portée que les précédents

Le plan a une plus grande portée que les précédents et vise à lutter contre la pauvreté des ménages en tant que cause fondamentale du travail des enfants, a déclaré Patricia Sylvie Yao, secrétaire exécutive du comité national de lutte contre le travail et la traite des enfants.

« Aujourd’hui, nous avons décidé d’élargir nos actions », a déclaré Yao.

« Ce que nous prévoyons de faire, c’est d’aider à autonomiser les femmes, car l’expérience montre que, lorsqu’une femme exerce une activité génératrice de revenus, cela renforce le bien-être de la famille », a-t-elle déclaré à la Fondation Thomson Reuters.

Un représentant de l’industrie du cacao a déclaré qu’il allait plus loin que les stratégies précédentes en s’attaquant à des problèmes tels que la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement et les plantations illégales dans des forêts protégées.

« Ce plan, je pense, fait un travail plus intensif à travers le gouvernement ivoirien et en tenant compte de ce que fait l’ensemble du gouvernement », a déclaré Tim McCoy, vice-président des relations de pays à la World Cocoa Foundation (WCF).

Des mesures telles que l’autonomisation des femmes et l’investissement dans l’éducation peuvent ne pas sembler directement liées au travail des enfants, mais ont un impact, a-t-il déclaré.

La Côte d’Ivoire a sauvé 8 000 victimes  du travail des enfants depuis 2012, mais il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les capacités,  a déclaré la Première Dame, Dominique Ouattara, lors d’une cérémonie de lancement mardi.

Laisser un commentaire