C’est débile de courir par procréation après avoir perdu toute crédibilité.
En Guinée, seules les étoiles mortes brillent dans le landerneau politique. Il se passe des choses bizarres qui paraissent fumer la moquette de l’intelligentsia nationale. C’est une dualité humaine qui part d’une constatation d’incohérence et de contradiction dans la représentation réelle du nouveau faiseur de paix.
De qui Saïd se moque-t-il ?
Le nouvel apôtre de la paix, l’imaginaire sapeur-pompier guinéen avec un talent de pleurnicheur professionnel doit se remémorer de son passage à la Primature. Aujourd’hui, lui qui est à la recherche d’une pureté morale, qui croit être un bon saint en politique et un grand donneur de leçon de dialogue ou de paix, doit revisiter son passé de Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Qu’il se rappelle que 73 personnes ont péri dans des manifestations politiques quand il était Premier Ministre de 2010 à 2015. Qu’il se rappelle que les crises politiques ont été intenses avec un cycle ininterrompu de constatations quand il était Chef du Gouvernement.
Qu’il se rappelle qu’il n’a jamais conduit un quelconque dialogue quand il était Premier Ministre. Et que tous les accords conclus à son temps par certains ministres avec l’opposition n’ont jamais été respectés. C’est à son temps que des commerçants ont perdu plus de 40 milliards à cause des manifestations politiques. Qu’il se rappelle de son inaction et de son inefficacité à jouir pleinement de ses prérogatives constitutionnelles.
Qu’il se rappelle des handicapés à vie, des morts de Zogota, de la restriction des libertés de manifestations quand il était le locataire du Palais de la Colomb.
Qu’il se dise que le bon saint d’aujourd’hui et grand apôtre de la paix avec une représentation de pureté morale est aussi comptable du décompte macabre de 2010 à 2015.
Aucune goutte de vos larmes ne changera ce que l’histoire retient de vous !
Qu’il réponde sans détour. Combien de fois a-t-il rendu visite à l’opposition ? Combien de fois a-t-il invité un opposant ? A-t-il déploré une fois au moins les cas d’assassinats politiques sur l’Axe ? Combien d’enquêtes a-t-il ouvertes pour rechercher et déférer les auteurs de meurtres devant une juridiction ?
Entre le bon saint et le géant Saïd, la leçon à retenir est qu’il parait sage aujourd’hui qu’il ne l’était hier. Malheureusement, il est trop tard pour lui de nous faire la morale. Car, comme l’a dit Gilbert Choulet, “les donneurs de leçon pullulent, les montreurs d’exemples sont rares’’.
Que tout ce qui est combattu, dénoncé ou encore demandé n’est pas nouveau sous nos tropiques. Qu’il ne verse plus de larmes et qu’il arrête son bavardage pour la conquête d’une nouvelle virginité de bon saint.
Et l’histoire retient que 73 personnes ont été tuées dans des violences politiques quand le géant Médiateur de la République d’aujourd’hui était un néant Premier Ministre de 2010 à 2015.
Pour terminer, je sors un rouge contre sa médiation après plus de 94 jeunes guinéens tués pour des raisons politique. Votre réveil est tardif !
À bon entendeur salut !
Par Habib Marouane Camara
Journaliste et analyste politique
habibmarouanecamara@gmail.com