Un autre circuit de corruption connu pourtant par les autorités qui sont certainement complices de cette misère des guinéens.
Cela commence par la galère des clients lors du versement à Ecobank où il arrive, en plus des longues files d’attente, que les vigiles chargés d’élaborer les listes de versement demandent des commissions pour diverses raisons (liste du jour fermée…).
S’il faut louer ici la sécurisation des recettes, mais en amont, il y a le contrat d’exclusivité, qui à mon sens est aussi douteux puis que la suppression de ce monopole permettra un versement plus aisé afin d’alléger ce premier rideau de souffrance.
Ensuite, le bordereau de versement de 500 000 FG (prix du passeport) obtenu, le vrai parcours de combattant commence au Ministère de la Sécurité à Coléah, là, la corruption et les rançons sont presqu’officiels. Les compatriotes possédant les documents valides y déboursent en fonction de leurs poches, leurs relations, leur temps, leurs têtes…entre 150 000 FG et 500 000 FG de plus pour leur permettre d’accéder au précieux sésame, le passeport.
Que dire des guinéens de l’intérieur du pays qui sont obligés de se déplacer pour Conakry en dépensant de la fortune et ceux de la diaspora dont certains se rendent au pays juste pour le faire.
Pour la diaspora et les guinéens de l’intérieur, le système biométrique devrait être décentralisé à certains ambassades et les chefs lieu de régions administratives puis que le développement de l’Informatique est tel aujourd’hui que cela serait possible et sécurisé. Mais en attendant, il faut rendre efficace et efficient le recueil de documents décentralisé aux ambassades et faire de même au niveau des régions.
J’allais oublié la collecte de documents à rassembler (carte d’identité nationale, extrait d’acte de naissance original, photos qu’il faut quelques fois obligatoirement prendre chez le photographe des Agents du Ministère, tant pis la qualité) qui peuvent coûter jusqu’à 200 000 FG puis que notre pays ne dispose pas de fichier national démographique.
Je n’ai pas touché à la mafia de détournement de passeports guinéens au profit des étrangers!
Il y a donc une véritable urgence à réformer ce service public qui est une source de recette non négligeable qui pourrait soulager les budgets des ambassades et de la Guinée mais tant que des intérêts égoïstes de cadres véreux seront en jeu, il sera difficile de sortir d’affaires.
La Guinée est-elle un pays d’exception?
Pépé Francis HABA
Président/I’UGDD