Alors que les partis politiques de l’opposition, voire certains cadres du parti au pouvoir, prêchaient pour une CENI plus technique à l’avenir afin que les résultats électoraux ne souffrent de larges contestations, ils semblent avoir déçu une grande partie de l’opinion nationale en maintenant ce schéma de CENI politique, irritant une bonne partie des partis politiques de l’opposition en définissant des critères de représentativités qui ne sont profitables qu’à l’UFDG, l’UFR et le RPG-AEC.
Cette confusion m’amène d’emblée à une interrogation : De nouvelles personnes à la place de ceux qui sont actuellement à la CENI nous garantit-il des élections professionnelles, transparentes, justes et acceptées de tous ?
Ma réponse est non, car l’expérience du passé nous rappelle que ceux qui semblent être décriés aujourd’hui par les politiques, avaient pourtant été choisis par ces mêmes partis sur la base de copinage comme aimait le rappeler un leader d’opinion de notre pays.
Certes, au fil du temps, nos chers commissaires venus des partis politiques pour la plupart, avaient boudé leurs partis politiques au profit d’une certaine indépendance institutionnelle, et une mission républicaine, Ce qui mit en colère les patrons de leurs formations d’origine, qui jusque-là n’arrivent pas à avaler cette pilule au point de demander à tout prix leur départ en faveur d’une loi sur la CENI, fraîchement votée par nos députés téléguidés.
Mais ces messieurs et dames actuellement à la CENI ont tout de même accumulé de grosses expériences et expertises en matière de processus électoral. Certains sont même certifiés à l’internationale et partagent cette expérience fièrement hors de nos frontières. Mettre des bleus à leur place, comme eux, l’ont été après l’équipe de Lounceny Camara à l’époque, consisterait juste à déplacer le problème, et non le résoudre.
Existe-il une option médiane et raisonnable qui puisse contenter tout le monde ?
Oui, dans un climat politique marqué par d’interminables suspicions et de velléités de tous bords, de frauder l’autre camp, le schéma raisonnable, fiable et viable à ce stade de notre processus électoral, serait de maintenir ces personnes-là à la CENI, les désaffiliés complètement de leurs partis politiques d’origine pour ceux qui le sont encore, codifier et consolider leur statut d’experts techniques électoraux, autonomes et indépendants de toute obédience politique.
Ainsi, ne devant rendre compte qu’au peuple et fidèles à leur serment de gérer le processus électoral en toute sincérité et indépendance, ces hommes et femmes déjà forts de bien d’années d’organisation des élections présidentielles, législatives, et maintenant communautaires feront mieux, c’est mon avis, que des nouveaux aspirant au privilèges de membres de la CENI.
Mamadou Oury DIALLO