Le Niger a accordé des permis d’exploration à deux entreprises du secteur aurifère et de l’uranium. Même si l’on est encore loin des phases de découverte et d’exploitation, l’annonce suscite de l’espoir en terme de création d’emplois et de dynamisme économique pour les localités d’accueil.
Le gouvernement nigérien a annoncé l’octroi de six nouveaux permis de recherche pour l’uranium et l’or dans les régions d’Agadez et de Tillabéri. Deux compagnies minières, à savoir Loxcroft Resources et Lâlin-Niger, en sont les bénéficiaires. Dans le détail, les sites Tagait 2, Tagait 3, Agebout et Afoudey, ont été octroyés à la société Loxcroft Resources pour la recherche de l’uranium et des substances connexes. Des localités situées dans les départements de Tchirozerine et Arlit, région d’Agadez. Cette dernière riche en uranium abrite les plus grandes compagnies minières du pays depuis plusieurs décennies. L’autre compagnie minière bénéficiaire, la société Lâlin-Niger a obtenu deux permis, Dogona 1 et Dogona 2 pour l’exploitation aurifère et des minerais connexes dans le département de Torodi de la région de Tillabéri. Les entreprises devront en contrepartie investir 8 millions de dollars pour Loxcroft Resources et 3,1 millions de dollars pour Lâlin-Niger.
Des investissements qui suscitent de l’espoir dans les communautés d’accueil de ces sites miniers. Lesquels espèrent que ces projets génèrent des emplois pour la jeunesse, favorisent le développement des infrastructures hospitalières, routières, éducatives, de production d’électricité et d’induction d’eau. Le Niger qui vient de réintégrer l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) a une longue tradition dans l’extraction minière, notamment de l’uranium. Cependant, en 50 ans d’exploitation, l’uranium n’a pas permis au pays d’enclencher un véritable processus de développement économique.
Avec ses 21,5 millions d’habitants (2017) pour un PIB de 8,12 milliards de dollars, le Niger affiche un taux de pauvreté de 44,1 %, soit le 2e pays le plus pauvre au monde, selon l’IDH (2016). Les industries extractives – notamment dans les filières de l’uranium, de l’or et du pétrole – sont régulièrement pointées du doigt pour leur opacité. En 2017, le pays avait été suspendu de l’ITIE en raison des progrès insuffisants, notamment en termes de gouvernance du secteur. La décision faisait suite au « uraniumgate », un scandale dans lequel les autorités du pays auraient été mêlées à un trafic d’uranium, occasionnant un virement suspect de plus de 300 millions de dollars.
La Tribune Afrique