« Depuis quelques temps, nous assistons à une série de fermeture des organes de presse privés. Cette opération inquiétante met à mal la liberté de la presse au Niger »,indique cette association dans un communiqué.
En début d’année », les services des Impôts avaient adressé des correspondances aux responsables des médias privés, en vue d’une « opération de contrôle fiscal ». « Dans cette opération, plusieurs médias ont été imposés à des dizaines de millions de francs CFA » (soit plusieurs dizaines de milliers d’euros), explique le communiqué.
La Maison de la presse relève « la fragilité » des entreprises de presse, alors que le fonds annuel de soutien à la presse de 250 millions FCFA (380.000 euros) n’a plus été versé « depuis 2015 ».
Au moins quatre groupes de radio-télévisions ont été fermés par les impôts. Certains ont recommencé à émettre après des heures de suspension. Un autre groupe de radio-télévision fermé jeudi matin n’a toujours pas repris ses programmes.
Début février, plusieurs chaînes de radio et télévision et des journaux privés du Niger avaient observé « une journée de protestation » contre une opération de contrôle fiscal qui, selon eux, vise à les « étouffer ».
Des patrons des médias privés avaient alors annoncé avoir reçu un courrier des services impôts « en vue de vérifier tous les impôts et taxes » pour les « exercices clos en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018 » ainsi que « les déclarations souscrites en 2018 ».
Le Niger compte une dizaine de télévisions privées, une vingtaine de radios privées ainsi qu’une cinquantaine de journaux.
L’économie du Niger est affectée par la chute du cours du pétrole – dont il est un modeste producteur depuis 2011 – et la baisse du prix de l’uranium, dont il est un grand producteur mondial.
Une bonne partie de ses ressources est absorbée par la lutte contre les djihadistes venant du Mali et ceux du groupe nigérian Boko Haram qui mène régulièrement des attaques meurtrières dans le sud-est du pays.
Depuis quelques mois, le gouvernement a engagé une campagne nationale de recouvrement des impôts.
Une vingtaine de manifestants, dont des figures de la société civile, sont écroués depuis mars après une manifestation interdite contre la loi de finances qui a créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts selon eux.
Avec AFP