Après plusieurs institutions financières et banques commerciales qui ont garanti 72% des 20 milliards de dollars nécessaires à la mise en œuvre du mégaprojet de gaz naturel liquéfié du Mozambique, les engagements de l’agence britannique du crédit à l’export et de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), respectivement de 1,5 milliard de dollars et 400 millions de dollars, marquent un nouveau pas vers l’objectif.
Le secteur financier à l’échelle internationale nourrit un fort intérêt pour le projet géant de gaz naturel liquéfié du Mozambique. Au cours de ces dernières semaines, d’importants engagements ont été annoncés. D’abord, celui de UK Export Finance, l’agence britannique du crédit à l’export qui s’est engagée à injecter 1,15 milliards de livres sterling (près de 1,5 milliard de dollars) dans le plus grand projet de GNL jamais réalisé en Afrique.
Jeudi 6 août, c’était au tour de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) d’injecter 400 millions de dollars dans le projet de GNL mozambicain. Selon la banque, cet investissement s’inscrit dans le cadre de sa stratégie visant à promouvoir le commerce intra-africain ainsi que l’industrialisation et le développement des exportations. « Nous sommes convaincus que le projet de GNL au Mozambique créera des opportunités pour la population du pays et stimulera une croissance économique durable », a déclaré Benedict Oramah, président d’Afreximbank par voie de communiqué, estimant que « le succès de projets comme celui-ci créera un précédent grâce auquel d’autres projets de développement en Afrique pourront obtenir des financements et gagner en popularité au niveau international ».
Pour rappel, ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’un plan stratégique national au Mozambique, permettra notamment la construction de la première usine onshore de GNL, le développement de champs gaziers ou encore la construction de deux infrastructures de liquéfaction d’une capacité totale de 12,9 millions de tonnes par an.
Plus près de l’objectif financier
En mai dernier, le géant français des hydrocarbures Total, qui mène le consortium en charge du Bloc 1 du projet, a réussi à lever 14,4 milliards de dollars de financement auprès d’au moins huit agences de crédit à l’export, de banques commerciales et d’institutions financières multilatérales telles que la Banque africaine de développement (BAD), selon des sources concordantes. Cette somme additionnée aux 1,9 milliard de dollars apportés par le Royaume-Uni et Afreximbank porte l’enveloppe des engagements à 16,3 milliards de dollars, sur les 20 milliards de dollars nécessaires à l’implémentation complète du projet. Ce qui représente un pas de plus vers l’objectif financier.
Outre le monde financier, tout l’écosystème se mobilise. Plusieurs négociations sont achevées ou en cours notamment pour l’export du gaz extrait et liquéfié localement. Celui-ci sera en effet acheminé vers l’Europe et l’Asie. Japonais, Coréens et Grecs, entre autres, dealent avec Total sur ce coup.
Au Mozambique cependant, le projet qui suscite de la fierté chez les autorités est cependant critiqué par les ONG pro-environnement pour son caractère polluant.
Par La Tribune Afrique