- À la Une, Actualités, Diaspora Africaine, Politiques, Société

Maroc: les étudiants guinéens s’insurgent contre le non-paiement des arriérés de bourses et annoncent une grève

Les étudiants boursiers guinéens vivants au Royaume du Maroc envisagent de déclencher une grève générale à partir de la semaine prochaine pour cause de non-paiement des arriérés de leurs bourses. Dans une interview accordée à notre rédaction, le président de la communauté des étudiants et stagiaires guinéens au Maroc Ousmane Barry est revenu sur les actions envisagées afin de mettre pression sur le gouvernent de Conakry. 

Afriquevision.info: Vous envisagez de projeter une manifestation du au retard de paiement de vos bourses. Dites nous combien de mois l’État Guinéen vous doit?

Ousmane Barry: Dans notre situation nous avons deux catégories de retard de paiement. La première catégorie cela fait 11 mois que les étudiants de 2023-2024 sont au Maroc sans être payé. Depuis septembre 2023 jusqu’au mois de juillet là, il ne sont pas payés même un centime. Et la deuxième catégorie ce sont les anciens étudiants de la promotion 2022. Pour eux depuis janvier 2024 jusqu’à maintenant ils n’ont rien reçu. ces deux catégories de retards combinées qui font que nus avons décidé d’aller en grève après avoir mené des démarches administratives sans avoir eu de réponse favorable.

C’est pourquoi nous avons déclenché une grève. Nos avons transmis un avis de grève aux autorités compétentes. Donc nous avons transmis aux autorités compétences les informant de notre décision d’aller en grève et celle-ci se structure en deux grandes étapes : la grève médiatique et la manifestation physique qui est prévue la semaine prochaine à l’Ambassade de Guinée au Royaume du Maroc.

Combien font les deux catégories d’étudiants réunies ?

La première catégorie fait de plus de 200 boursiers. Ce sont les lauréats de 2023 et la deuxième catégorie c’est aux environs de 600.

Voulez-vous nous dire que ce seulement vous les boursiers au Maroc qui êtes dans cette situation ou bien il y a aussi des étudiants d’autres pays qui sont dans la même situation que vous ?

C’est un problème de retard général. Nous sommes en contact avec eux. Donc tous les étudiants boursiers Guinéens de l’étranger se retrouvent dans la même situation que ce soit en Russie, en Chine, l’Égypte au Cuba ou dans d’autres pays.

Est-ce que vous avez essayé de rentrer en contact avec les autorités de Conakry?

DOC-étudiants guinéens au Maroc.

Oui nous avons essayé de rentrer en contact avec les autorités de Conakry depuis le mois d’avril. Nous sommes en train d’écrire pour rappeler le retard. On a écrit à notre autorité de tutelle qui est le service national des bourses extérieures et également au service lequel relève le service national des bourses extraordinaires notamment le directeur des cabinets à la présidence Djiba Diakité. Nous avons également adressé des courriers à la présidence, aux ministères des affaires étrangères et celui de l’enseignement supérieur pour les inviter à s’impliquer afin de débloquer la situation. Nous sommes effectivement en contact avec eux. Nous leur avons alerté à plusieurs reprises par rapport à notre situation critique que traverse nos compatriotes. Mais pour l’instant il n’y a pas eu de suite favorable par rapport à la démarche administrative. Ils nous ont dit juste, qu’il y a des retards au niveau du surcuit. Le SNAB nous dit que le dossier a été validé et déposé à la présidence donc le retard c’est là-bas.

Courrier promo 2023 cabinet[1]

Trouvez vous nécessaire de manifester actuellement alors qu’on est en vacances?

La Situation sur le terrain est très compliquée pour les étudiants. Ici au Maroc dans un appartement qui devez recevoir deux étudiants dans une chambre, vous pouvez voir 5 étudiants qui sont entachés là-bas comme des migrants sans papiers à cause de la situation difficile qu’ils traversent. Donc c’est une question de survie. On est obligé d’agir pour se faire entendre et je vais rappeler d’habitude quand il y a des retards souvent les manifestations se font à partir de mois de juin. Mais cette année nous avons essayé de calmer les étudiants pour éviter vraiment d’aller en grève pour prioriser les démarches administratives des écrits et des appels etc.. Mais malheureusement jusqu’à date il n’y a pas eu de paiement.  Donc là on est au bout.

Les étudiants guinéens entassés dans une chambre au Maroc

Votre dernier message à l’endroit des autorités ?

Le message que je vais adresser c’est d’agir, de prendre des mesures imminentes et concrètes pour régler la situation. Ça nous fait très mal de manifester ici parce qu’après tout c’es l’image du pays qui est terni. c’est la réputation du pays à l’étranger, c’est l’image de l’étudiant guinéen qui est terni. Donc c’est malgré nous que nous manifestons. Mais là on a atteint un stade ou il faut agir pour se faire entendre. Donc nous les invitons à agir parce que la situation est très critique sur le terrain pour aider les étudiants à entrer en possession de leur bourse pour éviter qu’on aille en grève cette fois-ci encore.

Entretien réalisé par Amadou Tidiane Diallo