- À la Une, Actualités, Société

Manifestation contre la gestion du CNRD : trois jeunes tués par balles

La protestation contre le régime militaire en Guinée a enregistré des morts. Souleymane Sow 16 ans, Mamadou Pathé Baldé 19 ans et Mouctar Keita 17 ans,  sont les trois victimes dans la soirée d’hier lundi 04 septembre à la veille de la célébration de l’an 2 du CNRD au pouvoir. Dans les familles mortuaires, c’est la désolation.

L’oncle maternel du jeune adolescent Souleymane Sow âgé de 16ans, Amadou Tidiane Sow déclare que c’est hier aux environs de 19h au carrefour cimenterie qu’il a été informé que neveux a été tiré. « Au moment où je finissais ma prière ici à la maison, un des mes enfants rentrent et m’informe que Souleymane a été tiré. C’est la qu’il me dit que le corps et dans la clinique d’ifono tout près de la T8.

Arrivé là-bas, nous avons trouvé qu’il a reçu deux balles. L’une à la tête qui est sortie par la nuque et l’autre sur le front sortie également par la nuque. Devant cette clinique il avait déjà perdu 7 litres de sang » a-t-il raconté en larme.

« Les médecins de cette clinique m’a dit de l’envoyer à l’hôpital Ignace Deen. Mais arrivé à Donka, au portail il était déjà mort. Finalement on a transporté le corps à la morgue. Finalement nous l’avons ramener à la maison. C’est ce matin qu’on a informé le chef de quartier. Et l’autorité nous a autorisé de l’enterrer. Quand il est revenu de l’école, son maître peintre l’a appelé pour aller peindre la maison qu’il devait achever. C’est sur la route à Mangue boungny (Sonfonia ) que les policiers ont tiré sur lui» a-t-il conclu.

La mère du jeune adolescent Souleymane Sow, Mariama Diallo est inconsolable après avoir perdu son mari dans les mêmes circonstances. Cette veuve d’un ex garde-corps du Général Sékouba Konaté, ancien président de la Transition sous le choc affirme que rien ne lui reste maintenant « Ils ont tué mon mari sous Alpha Condé. Et maintenant ils ont tué mon enfant encore. Je ne vais jamais les pardonner. Je pardonne mon fils et je laisse à Dieu. Ils ont tué mon mari à la présidence. Ça ne me rien maintenant. Maintenant ils ont tué toute ma famille. Rien ne me reste plus aujourd’hui. On m’a arraché mon époux et mon fils » a-t-elle souligné en pleure.

Mamadou Pathé âgé de 19 ans a été également tué par les forces de défense et de sécurité. Son père en même temps maître coranique Mamadou Baldé revient sur comment il a appris le décès de son fils : « Nous avons passé ensemble à l’école coranique de 8h à 12h. Nous sommes revenus ensemble. Après le repas, nous sommes repartis encore. Nous sommes restés là-bas jusqu’à 18h. C’est au moment du retour qu’ils ont tiré sur Pathé. C’est un des ses amis qui est venu dire à sa mère que les militaires ont tiré sur lui au niveau du pied. Mais au moment où on était informé, ce n’est pas possible de sortir. Après la prière de 19h, je suis sorti avec les voisins sur la moto pour aller à la clinique qui se trouve à la T6. Il était déjà 20h. Arrivé là-bas, c’est le médecin qui nous a accueilli et en nous présentant les condoléances. Le corps a été déjà déposé dans la chambre froide. Donc il faut le matin pour voir le corps. C’est comme ça j’ai informé la famille qu’il est décédé. Pour le moment nous n’avons pas récupéré le corps » a-t-il conclu.

Pour rappel depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, 26 personnes ont perdu la vie dans les manifestations sociopolitiques.

 

Amadou Tidiane Diallo