Même durant le discours du président, les caméras baladaient leur objectif sur l’ancien locataire de l’Elysée. La cérémonie du 75e anniversaire du débarquement de Provence, à Saint Raphaël (Var), ce jeudi, restera probablement dans les mémoires comme la naissance, ou plutôt la confirmation, d’un axe « Macron-Sarkozy ».
Cette complicité n’est pas nouvelle. « Pendant cette commémoration, Nicolas Sarkozy tenait quasiment le rôle d’un Premier ministre », souffle un élu de droite. Pendant toute la cérémonie, les signes de cette proximité se sont multipliés. François Hollande, aussi invité, avait lui plaidé une « incompatibilité d’agenda », leur laissant le champ libre
Dès le début, Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy échangent une longue et chaleureuse poignée de main, affichant l’un et l’autre des sourires qui veulent en dire long… Assis côte à côte, ils échangent quelques mots. A la fin de la matinée, chacun s’offrira un bain de foule avant de se retrouver quelques minutes plus tard, dans le cadre d’un « déjeuner de travail » avec les présidents ivoirien, Alasane Ouattara, et guinéen, Alpha Condé.
Une stratégie d’Emmanuel Macron ?
Le chef de l’Etat et son prédécesseur partagent depuis longtemps une sympathie certaine. Après un dîner à l’Elysée avec leurs deux épouses dès l’élection de Macron, les deux hommes s’étaient retrouvés pour un tête à tête en décembre dernier, en pleine crise des Gilets jaunes. Sarkozy avait soufflé à Macron l’idée de relancer la défiscalisation des heures supplémentaires que lui-même avait instaurées lorsqu’il était à l’Elysée et qui avaient été abandonnée par François Hollande.
Dans son dernier livre, « Passions » (L’Observatoire), Sarkozy ne cache pas la considération qu’il porte au couple Macron. Il rappelle combien il avait été sensible à l’attention du jeune président de mettre deux motards à sa disposition lors des obsèques de sa mère en décembre 2017.
Pour l’ancien patron de LR, cette proximité affichée avec le locataire de l’Elysée lui permet d’apparaître encore au centre de la vie médiatico-politique, même s’il répète à l’envi qu’il a tourné la page de la politique. Dans le camp de Sarkozy, certains le mettent en garde contre les calculs supposés de Macron. Il est vrai que depuis son élection, le chef de l’Etat a montré, avec succès, qu’il entendait bien continuer à séduire les électeurs de droite. Et à marginaliser Les Républicains.
Leparisien