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Littérature: “douloureuse traversée”, ce roman à caractère transfrontalier qui retrace les réalités de la Guinée et l’Afrique

L’ouvrage est le fruit d’une inspiration d’un jeune écrivain guinéen résidant à Paris en France. Dans sa plume, Boubacar connu  sous le nom littéraire Elhadj Bowedjo Diallo” a pointé du doigt sur la réalité que vivent les migrants subsahariens en Europe.

“ La Douloureuse traversée perspective d’une Afrique débarrassée du néocolonialisme” est aussi un guide pour les jeunes désireux d’emprunter la voie de la migration à travers le Sahara et la mer méditerranée pour rejoindre l’Europe à la “recherche de l’eldorado”.

Le livre est composé de seize (16) chapitres. Des chapitres qui traitent entre autres des thèmes liés à la pénible traversée, sur la vie dans les camps de rétentions notamment en Espagne et en France, sur les réelles difficultés de la prise en charge de migrants, le manque d’un accueil digne, qui entraîne de facto aux migrants de passer la nuit dehors, sous des ponts insalubres infestés des rats et des punaises, les exposants au froid de canard occidental, la relation avec les familles d’accueilles qui confronte deux visions du monde et, enfin une vision d’une Afrique qu’il rêve de tous ses vœux libérée de l’emprise néocoloniale etc…

«Dans ce livre j’ai voulu partager avec les lecteurs une expérience unique que j’ai vécue qui est la migration (.. ) de ma Guinée natale jusqu’en France. (…) C’est un jeune migrant qui débarque à Paris après un long et pénible périple qui lui a exposé mille fois à la mort et qui ne sait rien des réalités occidentales et en particulier la France. Rencontre des familles d’accueilles à travers une association, mais elles ont pleins des préjugés sur l’Afrique et donc j’ai décrit un peu ces deux mondes qui se sont rencontrés. Comment aussi la solidarité s’est créée autour de moi. J’ai un peu dénoncé aussi le manque d’organisation, et surtout la structuration de l’État Français sur l’accueil des migrants… j’ai fini par mes poser des questions pourquoi aujourd’hui tous les migrants prennent tous ces risquent en empruntant ces dangereuses routes et s’exposer à tous ces dangers de mort pour migrer en occident ? Je suis parvenu à la réponse. Parce que comme on le dit il n’y a pas de cause sans effet.

En somme les causes, je dirais même les facteurs sont multiples et variés, un des facteurs est cette gestion calamiteuse de nos États par l’élite politique qui ne donne aucune perspective d’avenir aux jeunes qui se sentent abandonnés, qui n’ont d’autres choix que de prendre tous ces risques en empruntant ces routes d’enfers, mais aussi un des facteurs aussi et non de moindre est le néocolonialisme. D’ailleurs comme l’a dit défini l’ancien président Ghanéen Kwame Nkrumah je le cite “L’essence du néo-colonialisme, c’est que l’État qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées de l’extérieur.” Donc c’est ce que nous assistons depuis notre prétendue indépendance.

En fin, j’ai voulu alerter sur cette ambiguïté et aussi éveillée les consciences sur cette réalité du néocolonialisme aussi en proposer des solutions à ne pas se cantonner exclusivement à la dénonciation. J’ai proposé comme une des solutions à une union régionale c’est-à-dire à une confédération « Ouest-Africaine » imaginé toute l’Afrique de l’ouest un État confédéral avec une seule armée, une seule monnaie non imposée, un marché commun ? Et pareillement pour l’Afrique centrale, l’Afrique australe etc…

Par ailleurs, l’auteur Bowédjo diplômé en master 1 développement local à Paris 1 panthéon Sorbonne affirme que le livre n’est pas écrit de façon linaires. « Néanmoins je fais en sorte que chaque chapitre reflète son contenu » a-t-il souligné dans cette interview qu’il nous a accordée depuis Paris.

Pour terminer, Bowédjo affirme en citant Frantz Fanon « “Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir”. Et donc nous avons l’obligation de changer les paradigmes le narratif Africain, cette lourde mission nous revient, nos grands-parents nous ont sortis de la colonisation, nos parents nous a défait du complexe d’infériorité en nous aidant à nous instruire, à notre tour de couper le cordon du néocolonialisme qui constitue le plus grand frein de notre véritable indépendance et personne ne le fera à notre place»

 

 Amadou Tidiane Diallo