C’est la pire tragédie de l’année en Méditerranée. Selon l’ONU, plus de cent dix migrants sont portés disparus après le naufrage jeudi de leur bateau au large de la ville libyenne de Khoms.
Le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a appelé dès hier soir à la reprise des opérations de sauvetage en mer et la fin de la détention des réfugiés et des migrants en Libye. Avant le naufrage de ce jeudi, le HCR et l’OIM avaient fait état d’au moins 426 personnes mortes en tentant de traverser la Méditerranée depuis le début de l’année.
Des survivants sous le choc, qui ont vu toutes leurs familles disparaître, c’est Médecins sans Frontières qui le raconte. Selon les témoignages recueillis par l’ONG, ils étaient entassés sur plusieurs embarcations en bois, vraisemblablement arrimés les uns ou autres.
Les pêcheurs au secours des migrants
Pourquoi les bateaux ont-ils chaviré ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais c’est la gestion de l’après qui suscite déjà une polémique. Même si c’est la marine libyenne qui communique sur ce naufrage, ce sont les pêcheurs et non les garde-côtes qui sont venus au secours des naufragés, insiste MSF. Ce n’est que ce jeudi soir, des heures après le drame, que les garde-côtes libyens seraient intervenus, toujours selon l’ONG.
Depuis deux ans, l’Union européenne apporte un soutien à ces garde-côtes pour qu’ils freinent les arrivées de migrants sur les côtes italiennes. Et ce, alors que l’Union européenne a elle-même suspendu jusqu’en septembre toutes les opérations de sauvetage en Méditerranée menées par son programme Sophia.
Les survivants ramenés en Libye
Tous les survivants ont été ramenés en Libye, où les conditions de détention pour les migrants sont jugées aujourd’hui comme inhumaines par beaucoup d’organisations.
C’est pourquoi le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés insistait après le drame sur la reprise des opérations de sauvetage en mer et sur la fin de la détention des réfugiés et des migrants en Libye.
RFI