Après la France et d’autres pays, les États-Unis réaffirment son opposition au changement de constitution, dont la vocation est de permettre à Alpha Condé de s’offrir une présidence à vie en Guinée.
Washington annonce par la voix de son secrétaire d’État adjoint chargé des affaires africaines, Tibor Nagy que l’adoption d’une nouvelle constitution n’est pas une mauvaise en soi, mais à l’allure où vont les choses, le régime d’Alpha Condé est dans une démarche de remettre le compteur à zéro dans cette loi fondamentale, histoire de permettre à l’actuel Chef d’État de briguer plusieurs autres mandats. L’ancien ambassadeur des États-Unis en Guinée indique que si la réforme constitutionnelle n’était pas d’augure à changer les règles du jeu démocratique, son pays ne serait pas opposé.
‘’Mais la situation est devenue inquiétante et c’est pourquoi, nous suivons de près les violences meurtrières enregistrées dans les manifestations contre le projet de nouvelle constitution en Guinée’’, a martelé Tibor Pety Nagy.
Dans notre propre histoire, nous avons eu un président qui a fait quatre mandats. Puis, nous avons limité le nombre de mandats à deux », a rappelé celui qui gère les dossiers africains dans l’administration Trump.
« Cela me touche personnellement, car je connais le président Alpha Condé depuis des décennies, depuis l’époque où il était prisonnier politique. Nous considérons que chaque pays a le droit de décider de son système politique et de sa constitution », a avoué le diplomate de passage à Paris.
À l’en croire, ce qui inquiète dans ce projet, c’est l’agenda caché du pouvoir. « Mais là où on a un problème c’est quand les dirigeants changent de constitution uniquement pour se maintenir en place, nous surveillons cela de très près », a-t-il souligné.
Poursuivant, il égrène que le dossier est bien suivi aussi par leur diplomate à Conakry « Notre ambassadeur est très impliqué et à Washington, on regarde cela de très près. Le peuple de Guinée, le fondement même de la souveraineté nationale et du pouvoir d’État, si le processus est soutenu par le peuple, alors il est acceptable, s’il ne l’est pas ou s’il est manipulé, alors il n’est pas approprié. Ma position est inconfortable de dire ceci peut avoir lieu ou pas, ceci est bien ou mal, car au bout du compte ce n’est pas aux autres pays ou quiconque d’autre de décider, c’est aux peuples, le pouvoir doit rester aux peuples. Nous considérons que chaque pays a le droit de décider de son système politique et de sa constitution ».
Mariam Keita pour afriquevision.info