Tribune. Toutes les élections ont une importance dans la construction de la démocratie et par voie de conséquence pour le développement d’une nation.
C’est par les élections que le peuple se fait représenter dans les instances de décision. Mais l’utilité d’une élection pour un pays est fonction des garanties de transparence que sa tenue offre. Autrement, elle produira l’effet contraire de ce qui peut être à l’avantage de l’intérêt général.
Pour un parti politique, une élection doit être un objectif et non une finalité. Cela voudrait dire que si une élection est préparée délibérément pour conduire à une dictature, y participer serait simplement légitimer un forfait contre les intérêts du peuple et de la démocratie.
Partant de ce fait, ceux qui s’engagent à participer aux élections législatives du 16 février 2020, doivent savoir qu’ils auront trahi la mémoire des victimes de la barbarie du régime d’Alpha Condé et valider le fichier électoral taillé à la mesure de ses ambitions du pouvoir à vie; ce qui risque de compromettre dangereusement la stabilité politique et sociale de notre pays. Alors l’histoire retiendra qu’ils auront été des complices actifs d’une descente aux enfers du peuple de Guinée par le fait des conséquences éventuelles de leur décision.
Par ailleurs, tout porte à croire que certains partis politiques ne sont motivés que par le fait que les plus représentatifs n’y sont pas, donc en faisant le calcul que le vide leur profitera. Voilà une autre illustration qui fait que les Guinéens ont raison de ne pas faire confiance aux politiques en général et aux jeunes en particulier. Pourquoi ne pas se préparer à competir loyalement dans la transparence ? Est-il impossible pour un parti sérieux d’avoir l’équivalent du ratio électoral pour un député national qui était de l’ordre de 42 000 voix en 2013 ? Pourquoi toujours le choix de l’opportunisme et des raccourcis ?
Bien qu’étant convaincu que ce processus électoral doit et mérite d’être disqualifié, en observant le spectacle honteux en cours, nous devons comprendre qu’il y a encore du chemin à faire au-delà de notre combat pour l’alternance politique qui ne représente qu’un défi conjoncturel. Le mal étant évidemment plus profond, il nous revient de replacer au centre de nos objectifs les chantiers structurels en mettant un accent particulier sur l’alternative à construire.
Mais de quelle manière et avec quels acteurs ? That’s the questions !
Aliou BAH
Président de l’organe provisoire de direction du MoDeL