La propagation du covid-19 plonge de plus en plus le secteur des industries extractives sur le continent africain dans une bulle confuse. Ce phénomène inquiétant oblige les gouvernants de ces pays africains à suivre la mesure adoptée par leurs homologues occidentaux, une manière de réduire la monté exponentielle du virus sur ses territoires.
Même si la stratégie sanitaire semble être efficace, elle aura tout de même des conséquences désastreuses sur la production minière. Ce Jeudi 26 mars, le confinement en Afrique du Sud est imposé à tout le pays. Pendant 21 jours, le pays stoppera sa production minière, seules les mines de charbon continueront à produire, ce qui est la principale source d’électricité du pays.
La République démocratique du Congo a déclaré mardi soir l’État d’urgence face au coronavirus. La veille, l’Afrique du Sud avait décidé un confinement de trois semaines. Avec des implications différentes sur les activités d’extraction dans ces deux pays, géants miniers d’Afrique.
Ce 26 mars à minuit, marque la date d’entrée en vigueur de la mesure, les mines d’Afrique du Sud stopperont leur production et pour 21 jours, la durée du confinement imposé à tout le pays par le gouvernement de Cyril Ramaphosa. C’est une décision historique, inédite, dans ce grand pays minier d’Afrique. Mais elle a été jugée indispensable pour freiner la propagation du coronavirus, étant donné la promiscuité des employés dans les mines, dont beaucoup sont souterraines en Afrique du Sud.
Mines à l’arrêt sauf pour le charbon
Les gisements seront mis en maintenance pour éviter, par exemple, qu’ils ne soient inondés. Seules les mines de charbon continueront à produire pour fournir ce qui est encore la principale source d’électricité du pays.
Salaires des mineurs sud-africains
Le secteur minier pèse 25% dans le PIB sud-africain, souligne Claude Katemba, le directeur du Southern Africa Resource Watch, joint par Rfi. Et il emploie un demi-million de personnes, qui se retrouvent au chômage. La question va maintenant se poser du financement de leurs salaires qui doivent être maintenus. Les compagnies minières mettront peut-être la main à la poche pour aider l’État.
En RDC la production n’est pas interrompue, pour l’instant
En République démocratique du Congo, on ignore encore si l’État d’urgence décrété par Félix Tshisekedi aura des conséquences aussi drastiques. En RDC, le secteur minier est encore plus stratégique : il contribue pour 80% aux revenus de l’État. Seule certitude, les liaisons entre Kinshasa, la capitale, et les provinces sont interrompues. Deux provinces minières, le Haut Katanga et Lualaba, avaient déjà décidé lundi de fermer leurs frontières pour 48h après deux cas suspects de coronavirus.
Mesures d’hygiène
Mais sans conséquences sur la production de cuivre et de cobalt, selon la filiale congolaise de Glencore, jointe par Rfi. Kamoto Copper Company note seulement « un arrêt temporaire pour l’exportation d’hydroxyde de cobalt et de cathode de cuivre ». Elle dit avoir procédé à une « augmentation des mesures d’hygiène : zones de travail désinfectées, installations de lavage des mains, distanciation sociale, prise de température sur site, restriction des voyages à partir des zones extérieures à Kolwezi… »
Reste à savoir si les restrictions prolongées à la frontière permettront aux compagnies de continuer à produire et donc à employer du personnel dans ces régions minières du Congo.
Face à l’ampleur de ce fléau mondiale, plusieurs autres pays miniers sur le continent africain risquent de se plonger dans la même situation.
Afriquevision avec RFI