Après 61 ans d’indépendance, la Guinée est encore à la croisée des chemins. Les maigres acquis démocratiques obtenus depuis l’introduction de la démocratie multipartite sont de plus en plus menaces par les actions nocives des élites vendues. Le chaos, la déchéance, le sous-développement, la misère…qui jalonnent le parcours honteux de ce pays porte leurs empreintes à tous les niveaux.
En effet, ces soi-disant cadres, profitant pleinement de leurs positions de responsabilité, ne s’illustrent que dans la malhonnêteté, l’incompétence et la mauvaise foi. Ils fabriquent, accompagnent et font la promotion de tous les régimes despotiques avec un zèle et un dévouement calculés, malgré les conséquences néfastes sur l’évolution du pays. Cela s’explique certainement par le lourd héritage de la révolution culturelle, de l’élimination physique et l’écartement de la vraie crème intellectuelle de la nation, du népotisme, du favoritisme, du clientélisme et de l’absence de la méritocratie érigés pour nuire la Guinée. Les purges et abus contre les guinéens depuis l’indépendance étant leurs méthodes opératoires.
Parler, bavarder, mentir, contredire, polémiquer, tromper, tricher, voler…sont leurs caractéristiques pour un résultat sur le terrain évident, c’est-à-dire, nul et zéro ! Aucun contre-pouvoir de patriotes, d’hommes intègres et honnêtes n’existe pour surveiller leur travail, sanctionner leurs fautes, corriger leurs erreurs et s’assurer que l’Etat joue son rôle régalien en conformité avec les règles générales de la bonne gouvernance.
De beaux textes de loi existent sur le papier, mais leur application reste une chimère. L’assemblée nationale, la cour constitutionnelle, la cour suprême, le conseil supérieur de la magistrature, la cour des comptes, les cours d’appel, les cours d’assises etc…censés être des arbitres neutres et impartiaux pour contrôler l’action du gouvernement, dire le droit et garantir une égale protection de tous devant la loi, demeurent inefficaces et profondément inféodés à l’Etat providence (pouvoir exécutif).
Malheureusement, toutes ces institutions dont l’efficacité est indispensable dans la construction d’un véritable Etat de droit sont dans l’emprise de cette même élite mafieuse. Donc elles constituent le problème et la cause du problème. En témoigne, leur incapacité à réagir de façon diligente devant les graves manquements au détriment de la bonne gestion du pays, selon les principes fondamentaux de séparation effective des pouvoirs dans une démocratie.
Des ‘’cadres’’ véreux gravitant sans cesse dans les sphères du pouvoir comme de la vermine. Des parasites, héritiers vampiriques de parents tortionnaires, assassins et bourreaux continuent d’avoir droit de vie et de mort sur les citoyens. Ce sont des fossoyeurs de la République dont la malédiction a mis le destin du pays sur leur chemin satanique.
Ils s’octroient de faux titres gonflants et passent devant les médias pour pondre leurs ‘’gros mensonges’’. Ils ont maintenu la société guinéenne dans un traumatisme aiguë leur permettant de dérouler leur plan anti-démocratique et injuste.
Ils ont propagé la peste ethno-stratégique dans l’âme et la conscience nationales pour éliminer tout réveil brusque du peuple, dans l’unisson pour mettre fin à leurs tragiques agissements.
61 ans de crimes odieux, d’errance, de barbarie, de méchanceté, de dictature, de culte de la personnalité, de manipulation, de trahison, d’impunité… bref, d’échec grotesque comme bilan. Malgré cet état de fait, cette classe élitiste continue à marcher sur les pas de ses prédécesseurs, pour confisquer encore les espoirs de la nation et étouffer ses légitimes ambitions de progrès pour sortir de l’ornière.
Depuis belle lurette, ces experts en fourberie, mal intentionnés en permanence, ont réussi à prendre en otage un vieux président se proclamant socialiste, l’ensorcelant à croire qu’il est l’homme providentiel, celui qui conduira le peuple martyr de Guinée vers la terre promise, le poussant à dire que « seul Dieu sait quand je quitterai le pouvoir », faisant fi du serment qu’il a pris devant témoin.
Les époques changent, mais leur sinistre jeu contre leur propre patrie reste le même. Des imposteurs dans le sang et dans les habitudes dont l’impérieuse nécessité de s’en débarrasser s’impose plus que jamais pour la survie de notre patrimoine commun : la Guinée.
Almamy Kemo