Notre société est devenue si malhonnête que la vérité offense réellement les gens. La crise post-électorale que traverse notre pays suite à ce dernier brigandage électoral qui, une fois encore discrédite la guinée aux yeux du monde sur notre capacité d’organiser des élections crédibles pour une alternance apaisée.
Cette situation ne semble pas faire réagir l’élite. Pourtant, nous savons tous qu’il s’agit là d’un phagocytage de la démocratie potentiellement dramatique pour l’avenir de notre société passant par celui de nos enfants. La grande tentation chez certains guinéens de prôner un conflit ethnique est obsessionnelle, soit par peur de l’autre, soit à des fins de récupérations politiques.
L’administration publique est gangrenée par des cadres véreux qui prônent la haine de l’autre et qui en font commerce, qui pensent que gouverner, c’est fédérer son camp en rejetant l’autre. L’exercice du pouvoir public se fait au profit des citoyens sans filtre d’appartenance dans le souci de l’intérêt général et non pas pour exclusivement représenter son groupe ethnique et ces aficionados.
A défaut, la différence quelle qu’elle soit sera le ferment de l’explosion du vivre ensemble. Il ne faut pas pour autant tomber dans l’angélisme car ne rien faire c’est laisser faire. Il faut absolument cesser de fermer les yeux sur la répression sélective de nos forces de l’ordre pour que la différence ethnique soit une richesse et non pas une zone de repli sur soi et d’exclusion.
Nous devons tous monter aux barricades pour dénoncer ces barbaries. L’expression manifeste de tenter de nous faire renoncer à notre mode de vie qui est la coexistence pacifique qui a toujours prévalue entre les différentes communautés guinéennes, voire d’instiller la haine et donc la stigmatisation de l’autre dans le but de nous diviser. Mais il faut y prendre garde, elle n’est pas le fait d’une communauté ou d’une région vue dans son ensemble, elle est la volonté d’une minorité agissante qui veut imposer un archaïsme politique d’un autre âge, lequel bafoue les fondements le plus élémentaires de l’état de droit.
Il faudra avoir le courage de le dire que c’est inacceptable et honteux que des suffrages valablement exprimés des électeurs guinéens soient détournés sans aucune forme crédible de recours tout en réprimant dans le sang leurs droits légitimes de contestation. Quand on entend Gassama Diaby, Cheick Sako ou écoute le procureur N’Diaye, on arrive facilement à la conclusion que la justice guinéenne est un outil politique utilisé par ceux qui sont au pouvoir pour contrôler le peuple et conserver le pouvoir avec l’inversion accusatoire classique : le manipulateur qui traite son contradicteur de manipulateur pour le seul but de blâmer la victime.
C’est l’incapacité de l’Etat à garantir la justice pour tous qui pousse les politiques à faire recours à la rue qui est un droit constitutionnel, qui doit normalement être encadré par le pouvoir au lieu d’être réprimé de manière disproportionnée. Dans notre pays, les médiocres ont pris le pouvoir, le compromis domine, les hommes et les idées deviennent interchangeables.
Comment peut-on laisser les porteurs de paroles publiques parler de ces énormités verbales destructrices quotidiennes ? Parce que les gens se taisent et s’en accommodent. Mais, sans doute, préfériez-vous rejouer sur les mêmes andouilles mafieux incompétents qu’on se farci depuis huit (8) ans avec de promesses non tenues, de mensonges, de manipulations, de propagandes, de désinformation, d’enfumage, de lâcheté, de traîtrise, de slogans publicitaires et de complaisance. Ils prônent l’exclusion des patriotes, ostracisent des millions de guinéens et viennent accuser ensuite les autres de diviser les gens et d’attiser la haine.
Il y a un problème en Guinée dans la transmission des valeurs et des repères aux jeunes. Dans le combat pour la justice la désobéissance civile est moralement acceptable. Nous sommes tous témoins de cette assignation à résidence imposée à une communauté depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir. Et malheureusement, l’élite observe le silence face à cette situation qui commence à sérieusement mettre en danger la stabilité de notre pays.
Nous devons tous dénoncer cette barbarie instaurée par ce régime qui nous ramène en arrière sur les combats politiques que nos aînés ont pourtant gagnés dans les années 90 au prix d’énormes sacrifices. Manifester notre émotion et notre empathie collective envers les victimes de cette répression barbare fait de nous un peuple, plus tôt qu’un simple agrégat d’individus.
Les leaders d’opinions politiques, morales, sociales et toutes les composantes de la nation doivent organiser d’urgence une journée de conférence nationale pour discuter de nos problèmes afin de préserver les acquis de la République pour éviter le chaos qui approche à grand pas.
Moustapha, Citoyen guinéen
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