La situation délétère en Guinée continue de susciter de vives réactions à travers le monde. Dans cette tribune ci-dessous du député Français, Sébastien Nadot, intitulée : « la France doit défendre la démocratie ! », l’élu interpelle les autorités françaises à agir face à la dérive dictatoriale d’Alpha Condé.
Tribune. La situation politique et sociale en Guinée, à la suite des élections présidentielles contestées d’octobre 2020, se dégrade de jour en jour.
En lien avec les principales forces politiques et les médias d’opposition, je suis alerté de toute part par la gravité de la situation qui laisse craindre une dérive autoritaire du régime et le déclenchement d’une guerre civile inter-ethnique.
De nombreux cadres du principal parti d’opposition, l’UFDG, sont arrêtés par les forces de sécurité. Des médias d’opposition sont attaqués sur le plan judiciaire. Des premiers assassinats interethniques ont lieu.
J’ai ainsi plusieurs fois interpellé le Gouvernement français sur la situation en Guinée, lors des auditions du Ministre Jean-Yves Le Drian en commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et au travers d’une question écrite publiée au Journal officiel, le 10 novembre 2020.
J’ai pu mesurer l’attente d’une parole de la France, lors de ma participation ce mercredi 18 novembre à l’émission « Les Grandes Gueules », la plus suivie en Guinée.
Après un silence pesant, le Président de la République Emmanuel Macron s’est enfin exprimé aujourd’hui dans le journal Jeune Afrique sur la situation en Guinée dans les termes suivants : « Le président Condé a une carrière d’opposant qui aurait justifié qu’il organise de lui-même une bonne alternance. Et d’évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations. Je pense que la situation est grave en Guinée, pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée. »
Il faut maintenant que la France engage tout son soutien à la démocratie guinéenne, en demandant au pouvoir en place de respecter l’Etat de droit et les libertés publiques, et de cesser immédiatement les mesures de répression de l’opposition politique et médiatique en Guinée.
L’amitié entre les peuples guinéens et français est trop précieuse pour la laisser périr dans une dérive autoritaire du régime.
Sébastien NADOT
Député de Haute-Garonne