La Procureure de la Cour pénale internationale fait appel contre l’acquittement de crimes contre l’humanité prononcé en janvier à l’encontre de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
« Un acte d’appel veut dire que du point de vue de la Procureure la décision de la chambre de première instance a été entachée d’erreurs qui nécessiteraient l’intervention de la Chambre d’appel pour les rectifier. Par la suite, ce sera aux juges de la chambre d’appel d’indiquer si cette décision était ou non vraiment entachée d’erreurs », explique Fadi El Abdallah porte-parole de la CPI.
Une décision qui pourrait signifier le retour éventuel en détention de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mais qui selon Fadi El Abdallah ne les empêche nullement de rentrer éventuellement en Côte d’Ivoire.
« Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été mis en liberté conditionnelle avec certaines nombre de conditions, celles-ci ne leur interdisent pas de voyager mais leur demandent d’informer la CPI par avance d’une telle possibilité et d’avoir l’accord de la Cour et l’accord d’un pays qui pourra les recevoir en donnant les assurances à la CPI de faire respecter les autres conditions imposées par la Cour », souligne-t-il.
Pour Maître Jennifer Naousi, l’une des avocates de Laurent Gbagbo à la CPI, cet appel est normal. La Procureure a fait usage d’un moyen procédural à sa disposition.
« Nous allons mettre en place le plan qui a été décidé dans cette éventualité. Le plus important est qu’à l’heure actuelle Laurent Gbagbo est acquitté et nous sommes confiants que justice sera faite de manière impartiale et indépendante », a-t-elle déclaré.
Les avis des ivoiriens au sujet de l’appel de la Procureure sont partagés.
« C’est un revers parce que tous les ivoiriens qui sont pro-Gbagbo attendent leur père en Côte d’Ivoire. C’est un regret pour eux », commente un abidjanais.
« Si elle refait l’appel contre Gbagbo c’est qu’elle-même ne veut pas la paix dans le pays et ça devient maintenant un truc personnel contre ce monsieur pour ne pas qu’il sorte et vienne changer les choses peut être dans ce pays », commente un autre.
« Lorsqu’on parle de réconciliation c’est que tout le monde doit être libéré pour que l’on puisse marcher dans le droit chemin », réagit un dernier.
Bbcafrique