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La politique d’électrification au cœur des campagnes électorales en Guinée

Dans un dossier publié en plusieurs parties par un site guinéen relatif aux liens qui existent entre les politiques énergétiques en Guinée et les campagnes électorales, il est à noter que cette pratique continue de faire son chemin.

Si Kaleta a été un artisan pour le deuxième et dernier mandat du Président de la République, Souapiti est en cours pour faire basculer les bénéficiaires à la volonté affichée du gouvernement à la nouvelle constitution. Ce qui pourrait ainsi faciliter au Chef de l’État actuel de briguer un autre mandat anticonstitutionnel.

Encore que l’institution chargée d’organiser les élections ne rassure pas les acteurs politiques. Tout se prépare pour que la prise d’acte par le Président de la République de la volonté du gouvernement à vouloir soumettre au peuple une nouvelle constitution donc un 3ème mandat se matérialise.

Tout observateur est unanime sur le fait que la chose la mieux partagée des guinéens, c’est leur refus catégorique et systématique du projet de 3ème mandat. Même dans les zones qui, autrefois, étaient considérées comme fiefs du pouvoir souscrivent à l’idée ‘’Non au 3e mandat’’.

Pour ces populations, les 9 ans du régime pour lequel ils se sont battus n’a apporté aucun changement dans leurs conditions de vie. C’est d’ailleurs, ce qui expliquerait cette ruée des autorités vers ces zones avec les fonds de l’ANAFIC pour des poses de premières pierres. Mais les intelligences guinéennes se rappellent que beaucoup de premières pierres ont été posées sans suite. Alors celles en cours ne peuvent susciter aucun espoir !

Désormais, c’est le projet d’interconnexion de la Guinée avec le Mali qui est en vogue dont le financement, selon le Ministre en charge de l’Energie, vient d’être bouclé et les travaux démarreront dans les jours à venir pour prendre fin en 2021. Ce projet concerne Kankan, Kérouané, Mandiana Siguiri, des zones dont le pouvoir a fortement besoin pour son projet de 3ème mandat.

En dépit de cette soudaine attention à l’égard de ces populations, l’on pourrait s’interroger sur l’efficacité et l’efficience de ce projet. En d’autres termes, à quel coût sera vendu l’électricité produite dans un pays où la monnaie est forte que la nôtre, le Mali, qui lui-même, n’en produit pas ?

Le courant malien est produit en Côte d’Ivoire. La Guinée ne gagnerait-elle pas à formaliser la négociation que le Président Sidya Touré avait eu avec les autorités ivoiriennes pour l’électrification d’une bonne partie du pays ? Quel est le revenu des populations de ces zones ? Avec quel revenu, ces populations pourront supporter les charges de ce service malien ?

Ces interrogations sont utiles en ce que l’État a souscrit à la volonté du FMI qui demande à la Guinée de réduire ses subventions dans le carburant. Ce qui reste limpide, c’est que cette attention soudaine ne pourrait guère induire ces populations en erreur en souscrivant à ce que désire ce gouvernement, nouvelle constitution, donc 3ème mandat.

En somme, toute cette stratégie d’approches vers les populations consiste à faire passer l’idée de la prise en compte de leurs préoccupations. Mais pourquoi maintenant ? Tout simplement parce qu’un projet de 3ème mandat nécessite leurs adhésions. Chose qui ne sera pas obtenue car le peuple est éclairé et résolument engagé dans la consolidation de la démocratie en Guinée.

 

Fodé BALDE

Homme politique guinéen

La Guinée d’abord

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