A la mine d’or d’Inata au Burkina Faso, la société minière Balaji de l’homme d’affaires indien Akoliya Patelb se désengage moins de deux ans après l’acquisition du site. La compagnie minière s’est heurtée aux réalités du terrain dans une région en proie à la menace terroriste.
Au bord du gouffre, l’indien Balaji cherche un repreneur pour sa mine d’or d’Inata acquis en 2017. L’histoire a commencé il y a 11 ans lorsqu’en avril 2010, le Premier ministre burkinabé de l’époque Tertius Zongo inaugurait la mine d’or d’Inata dans la province sahélienne du Soum. Le projet, aujourd’hui un échec total, avait été présenté comme la plus grande mine d’or du Burkina Faso avec une production annuelle avoisinant les 4 tonnes d’or par an pour une durée de vie de 7 ans. Le gisement dont les ressources avaient été évaluées à 1,69 million d’onces d’or équivalant à 30 tonnes d’or devait générer près de 2 milliards de Fcfa, soit 4 millions de dollars annuels pour les caisses de l’Etat en 2010. La mine d’or gérée à l’époque par la Société minière de Bélahourou (SMB) était détenue à 90% par la compagnie minière britannique Avocet Mining TLC alors que les 10% restant enrevenait à l’Etat burkinabé. Une décennie plus tard, le projet est un fiasco total.
Le flop de la mine d’or d’Inata
Dans l’incapacité de rendre son acquisition rentable moins de deux ans après son rachat, le groupe indien Balaji est actuellement à la recherche d’un repreneur pour le site. Une position à l’opposé de son engagement de l’époque lorsque le groupe promettait de rentabiliser la mine et de développer le gisement de Souma, à la suite de l’accord avec Avocet Mining pour lui vendre tous ses actifs au Burkina Faso, incluant la mine d’or d’Inata. Une cession intervenue en 2017 dans le cadre d’un programme de restructuration initié par Avocet Mining pour éponger notamment une dette de 28,7 millions dollars auprès de Manchester Securities Corp, alors que la mine d’Inata a produit 74 755 onces d’or soit près de 2 tonnes en 2015 au lieu des 4 tonnes projetées initialement.
Menaces jihadistes sur le secteur minier burkinabé
Au Burkina Faso, la société minière doit faire face à la menace de terroriste ralentissant les productions et rendant les investisseurs frileux. En septembre 2018, elle a fait l’objet d’une attaque qui s’est soldée par l’enlèvement de trois de ses employés (un Indien, un Sud-Africain et un Burkinabé) sur la route menant à Djibo. Depuis, le gouvernement a demandé aux sociétés de prendre des mesures anti-terroristes occasionnant des frais supplémentaires pour les entreprises minières de la région qui ont enregistré une dizaine d’attaques depuis 2017.
Avec Afrique. latribune