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Kaïs Saïed, nouveau  président de la Tunisie  prête serment

Celui qui était encore inconnu de la classe politique il y a trois mois, enseignant en droit constitutionnel, est aujourd’hui officiellement président de la République. Il a prêté serment à l’Assemblée et il s’est ensuite dirigé vers le palais de Carthage, où devait avoir lieu la passation de pouvoir avec le président par intérim, Mohamed Ennaceur.

Le nouveau président, dès son discours d’investiture, a proposé que les Tunisiens fassent don d’une journée de travail pendant cinq ans pour contribuer à résoudre le problème de l’endettement. Il a également insisté sur la condition des femmes, qui ont besoin de voir leurs droits renforcés, selon lui, notamment les droits économiques et sociaux. Il a déclaré que « la dignité d’un pays se [voyait] à celle de ses hommes et de ses femmes ».

Kaïs Saïed a aussi insisté sur la lutte contre le terrorisme et la corruption. « Nul ne peut être hors-la-loi », selon ses mots. Le nouveau chef de l’État a également parlé de responsabilité lourde, de nécessité de continuité de l’État et du respect de la Constitution. Un président qui reste donc assez fidèle à sa ligne de campagne : ne pas faire de promesses, insister sur le fait qu’il est conscient de ses responsabilités.

Ce premier discours d’investiture s’est voulu solennel et rassurant, dans un contexte politique un peu tendu, puisque le président devra charger le parti ayant eu le plus de voix au Parlement, le parti Ennahdha, de former un gouvernement dans les prochains jours. Une tâche qui s’annonce déjà difficile étant donné la fragmentation politique du nouveau Parlement et l’absence de majorité parlementaire. Beaucoup d’enjeux donc et beaucoup d’obstacles qui attendent ce nouveau président de la République en Tunisie.

Transformer les paroles en actes

Selon Zied Ladhari, ministre du Développement et membre du parti Ennahda, Kaïs Saïed est attendu au tournant. « Le défi de demain, c’est comment transformer toutes ces belles paroles en actions et en projets concrets qui vont régénérer le lien de confiance entre les Tunisiens et les institutions et qui vont permettre aux Tunisiens de croire que le changement qu’ils ont réclamé dans les élections va devenir une réalité tangible et concrète dans le quotidien. »

Un changement qui se traduit par le passage d’un « État de droit » à une « société de droit » selon Kaïs Saïed, qui s’est montré ferme sur la corruption, un élément important selon Mohamed Abbou secrétaire général du parti le Courant démocrate. « Il a parlé aussi d’une autre manière de combattre la corruption, il a parlé de la force de l’État dont nous sommes preneurs nous-mêmes parce que nous voulons un État fort et qui respecte les droits de l’homme. »

Le nouveau président, favorable à la peine capitale, a d’ailleurs été appelé par l’ONG Amnesty International, à maintenir le moratoire sur la peine de mort en vigueur en Tunisie et à s’engager en faveur des droits humains.

 

RFI

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