Le 3 Mai de chaque année est consacré à la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse. Une occasion pour les hommes de plumes et de micro de faire l’état de lieu du métier, à travers des conférences-débats et déclarations. C’est aussi le moment d’attirer davantage l’attention des gouvernants sur la nécessité d’accorder plus de respect à la corporation. Pour cette année 2020, la journée intervient à une période de pandémie du covid-19, dont d’ailleurs plusieurs journalistes guinéens sont infectés du virus pendant l’exercice de leur mission.
Dans cette déclaration ci-dessous l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL), tire la sonnette d’alarme sur le recule de la Guinée dans le récent classement de RSF sur le niveau de respect des principes de la liberté de la presse par les pays. L’organisation dénonce l’acharnement des autorités guinéennes sur les journalistes, ce qui a d’ailleurs fait perdre l’État des points, comme l’année dernière également.
Conakry, le 3 Mai 2020 // L’Humanité célèbre cette année la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse sous le thème « le journalisme sans crainte ni complaisance ». Le choix de cette thématique vient à point nommé dans la mesure où l’exercice du métier de journaliste devient de plus en plus dangereux à maints endroits de notre planète.
En Guinée, en dépit de la dépénalisation des délits de presse, plusieurs journalistes ont été hélas victimes d’arrestations arbitraires et de procédures judicaires abusives tout au long de l’année écoulée. Ces traitements infligés à des journalistes, généralement suite à des plaintes des gouvernants, ont valu à notre pays un recul dans le classement annuel de Reporters Sans Frontières. Passant ainsi de la 107ème place en 2019 à la 110ème place en 2020.
L’année a été marquée également par une crise politique, sociale, économique et sanitaire, sans précédent, qui a eu des conséquences néfastes sur les journalistes et sur les entreprises de presse. Rien que pour la crise sanitaire, plus d’une dizaine de journalistes ont été malades du COVID- 19, dans l’exercice de leur métier. De même, plus d’une dizaine d’entreprises de presse, ne supportant pas les conséquences économiques dramatiques de la Pandémie, ont été obligées de mettre plusieurs employés au chômage technique.
C’est dans ce contexte assez difficile pour les hommes et les entreprises de média que le gouvernement guinéen a omis les préoccupations de la presse guinéenne dans son Plan de Riposte contre le COVID-19. Pire, cette année, au lieu d’une augmentation substantielle de la subvention annuelle, au regard du contexte sanitaire qui fragilise encore plus les entreprises de presse, l’État a procédé plutôt à une réduction du montant de cette subvention.
L’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) félicite les journalistes guinéens qui continuent d’exercer leur profession dans ces conditions économiques et professionnelles extrêmement compliquées.
L’AGUIPEL lance un appel pressant au gouvernement guinéen en cette journée historique afin qu’il accorde un appui exceptionnel à la presse guinéenne dans ces moments difficiles.
Vive la Démocratie, vive liberté de la Presse