C’était une figure de proue du football mondial en général et l’Afrique en particulier, Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), s’en est éteint à l’âge de 77 ans.
Nos confrères du journal le Monde le décrit comme une figure emblématique des instances footballistiques du monde. Pendant ses années de gloires, le natif du Cameroun, pays d’Afrique centrale a su imprimer sa marque partout où il a dirigé.
Ancien membre du comité exécutif de la FIFA et du CIO, le Camerounais est resté à la tête de la CAF pendant près de trois décennies.
Issa Hayatou, dirigeant emblématique de la Confédération africaine de football (CAF) durant près de trois décennies (1988-2017), est mort, jeudi 8 août, à l’âge de 77 ans, a annoncé l’instance dans un communiqué. Son compatriote, la star camerounaise Samuel Eto’o, a salué un « précurseur du football africain moderne ».
Issu d’une lignée qui descend des sultans islamisés du XVIe siècle, l’ancien athlète (400 m et 800 m) et professeur d’éducation physique était le frère de Sadou Hayatou, premier ministre du Cameroun de 1991 à 1992. Il a connu une ascension éclair qui l’a vu passer du rang de patron de la fédération de football de son pays, en 1986, à celui de président de la CAF, deux ans plus tard, après la démission du sortant, l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema. Le dirigeant peut se targuer d’avoir élargi, en 1996, le format de la CAN à seize équipes et d’avoir lancé, un an plus tard, la nouvelle formule de la Ligue des champions africaine. Il a permis à son continent d’obtenir cinq billets qualificatifs pour le Mondial, et l’attribution de l’édition 2010 à l’Afrique du Sud représente l’un des plus grands succès de son règne.
« Le président de la CAF, Patrice Motsepe, est attristé par la mort de l’ancien président Issa Hayatou », a annoncé la CAF dans un communiqué. « La CAF et le football africain seront pour toujours redevables au président Hayatou pour son immense contribution, sur de nombreuses années, au développement du football en Afrique », a déclaré Patrice Motsepe.
Nombreux hommages
La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a pour sa part salué celui qui a « complètement révolutionné le football africain » avec de nombreuses « réformes » : « Sous son magistère, le continent passe de trois à cinq places à la Coupe du monde. La Coupe d’Afrique des nations connaîtra aussi des grands changements jusqu’au passage à vingt-quatre nations pour la phase finale. »
« Le président Issa Hayatou a toujours su, par son leadership, son entregent, et son sens du compromis, défendre la voix de l’Afrique. Nous lui devons beaucoup », a renchéri Samuel Eto’o, ancien Ballon d’or. Avant son mandat à la CAF, il a dirigé la Fecafoot de 1986 à 1988, puis était devenu membre du conseil exécutif de la FIFA, dont il a été président par intérim pendant quelques mois au moment de la suspension de Joseph Blatter, et du Comité international olympique (CIO). Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a rendu hommage à un « grand passionné » qui a « consacré sa vie à diriger les plus grandes instances du sport ».
Thomas Bach, le patron du CIO, a salué, lui, « une figure majeure du mouvement sportif sur son continent ». « Issa Hayatou a dirigé la FIFA dans une époque très difficile. Il a toujours défendu le rôle du football aux Jeux olympiques et au sein du mouvement olympique », ajoute-t-il dans un communiqué.
En signe de respect, le drapeau olympique a été mis en berne à la Maison olympique et au Musée olympique à Lausanne, en Suisse. Une minute de silence a été observée par les membres du conseil exécutif du CIO, réunis vendredi.
Afriquevision avec Le Monde & AFP