C’est un évènement tant attendu par le régime de Conakry et ses soutiens, l’entrée en fonction pour un troisième mandat controversé de l’octogénaire guinéen se tiendra le 15 décembre prochain. Cette nouvelle mandature cousue dans le sang et de violations de toute sorte des droits humains s’annonce comme un prolongement de l’opération de répression des opposants et le pillage continu des ressources économiques du pays, dont les détournements et les scandales de corruption, qui maquillent sa gouvernance ne sont plus de secret pour les guinéens.
C’est une nouvelle ère sombre avec des épines dans les plaies d’une décennie caractérisée par la terreur de tous les muscles fleurissant contre l’éternité de Condé au fauteuil présidentiel qui s’ouvre. L’homme qui est arrivé à la magistrature suprême le 21 décembre 2010 par effraction a déjà commencé à afficher sa vraie face de dictateur. Dans son agenda caché, ce qui augure ressemble à une démolition des contrepouvoirs.
A son actif plus de deux cent morts, de milliers de blessés, de centaine d’arrestations, qui croupissent dans ses geôles, sans parler de destruction de biens privés et ça rien que dans la lutte contre son séjour ajusté au palais de Séhkoutoureya. L’accession d’Alpha Condé au pouvoir qui avait suscité d’immenses espoirs chez certains guinéens, est devenue de nos jours un missile qui détruit tout, même si son parcours se résume à une lutte pour l’instauration de la démocratie en Guinée en vue de bannir l’autoritarisme pendant près de quarante ans. Mais c’est aussi un homme qui n’a jamais travaillé bien qu’on le qualifie d’intellectuel diplômé dans une université française, dont le résultat ne lui a donné que la dépendance économique avec une vie qui se résumait aux minimas sociaux a été toujours sa recette tout au long de ses cinquante passés en France.
En réalité ceux qui connaissent Alpha Condé avec son passé indigne d’un politicien, savaient pertinemment que l’arrivée de l’homme à la tête de la Guinée allait davantage favoriser le basculement du pays dans le cercle des Etats misérables et autoritaires.
Nombreux sont des observateurs qui avaient d’ailleurs alertés que le gourou condé, qui a été délavé à trois reprises 2010, 2015 et 2020 dans les urnes par son principal opposant Cellou Dalein, n’a jamais été démocrate. Son seul but pendant toutes les années qu’il a passées dans l’opposition était d’être président de la République à vie.
Maintenant que sa couleur de sanguinaire est connue, l’heure n’est plus à la résignation des guinéens, malgré l’affaiblissement de presque tous les chemins par le despote. En attendant au revoir à la démocratie que son âme repose en paix, même si en réalité son vent n’a fait que soufflé de passage en Guinée.
Pendant ce temps le vieux président signe son entrée dans la classe des véritables régimes répressifs, comme Denis Sassou Nguessou au Congo-Brazzaville, Idriss Deby Itno au Tchad, Paul Piya au Cameroun, Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale ou encore Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, Faure Ngnassimbé au Togo et tant d’autres sur le continent africain.
Mamadou DIALLO