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Instrumentalisation politique : autopsie d’une mauvaise spécialité guinéenne

Etant donné toute la lutte des trois dernières années pour empêcher le troisième mandat et la sensibilisation pour conscientiser sur ses conséquences éventuelles, il est surprenant de voir certains de nos concitoyens réagir maintenant face aux effets de la dérive dictatoriale qui était pourtant prévisible et évitable.

Malheureusement, les mauvaises pratiques des précédents régimes ont créé un terrain fertile à la manipulation des esprits et à l’achat des consciences. C’est pourquoi, le même mode opératoire continue de fonctionner.

En effet, pour faciliter la compréhension de ce phénomène, prenons l’exemple d’une pratique fréquente et visible. Un militant politique qui bénéficie d’une nomination par favoritisme ou népotisme, n’ayant pas le sens du service public, l’éthique professionnelle et les compétences requises pour la fonction, fait de son poste une vache laitière. Donc il va de soi que sa priorité soit de s’enrichir autant que possible et s’y maintenir à n’importe quel prix.

Alors l’arrivisme et le complexe créent en lui un zèle et une cupidité de sorte qu’il s’appuie sur sa région d’origine et son lieu de résidence pour faire croire que ses “parents” et voisins sont acquis à la cause politique de son bienfaiteur; c’est-à-dire celui qui l’a nommé  à un poste qu’il ne pouvait jamais espérer occuper par mérite.

Ainsi donc, il consacre une partie de l’argent qu’il vole à l’État, au financement des troubadours dont le rôle est de l’aider à protéger son gagne-pain. Cela consiste souvent à inciter des jeunes à se livrer à des activités ignobles qu’il ne demandera jamais à faire par ses enfants et proches avec qui il partage les privilèges et délices du pouvoir.

En fait, rien que pour protéger ses intérêts, il profite de leur naïveté et misère pour en faire une main d’œuvre de promotion de la haine ethnique et de règlements de comptes sur les places publiques (réseaux sociaux, campagnes électorales etc).

Ceux-ci ne prenant pas conscience du piège et ayant pris goût à la paresse et la facilité, se contentent des petits cadeaux souvent pacotilles pour se mettre au service du mal; ils deviennent des “employés” de couloir dans les locaux des services administratifs. Ainsi leur vie se résume à courir derrière leurs “grands » qui leur volent l’avenir, l’honneur et même la dignité.

 

Aliou BAH

MoDeL

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