Tribune. Tous les acteurs politiques ou du moins ceux voulant une élection transparente et crédible avaient pointé du doigt l’impossibilité de la tenue des législatives le 28 décembre 2019 pour des raisons de non observation des conditions préalables : assainissement du fichier électoral, choix de l’opérateur technique, etc… . La vérité étant une évidence, elle a fini par se manifester, les législatives ne peuvent pas se tenir le 28 décembre 2019. Et cela n’est imputable qu’à Alpha Condé et son gouvernement dont les soucis se trouvent ailleurs que de tenir les élections à date.
Contre toute attente, c’est l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui, par le biais de son Représentant pays, annonce l’impossibilité d’une institution constitutionnelle dont le Président s’était unilatéralement, en amont, prononcé sur la possibilité de la CENI à tenir les législatives au bon vouloir du Chef de l’État, Alpha Condé, et donc le 28 décembre 2019 après sa rencontre avec le Premier Ministre dans le cadre de la fameuse consultation demandée par Alpha Condé. Les souverainistes guinéens doivent s’interroger sur l’avenir de ce qu’ils brandissent ici à longueur de journée pour justifier de leurs actions très peu catholiques.
Aujourd’hui, nous sommes à même de nous interroger sur le rôle réel de l’OIF dans les processus électoraux en Guinée. Est-elle celle qui certifie la capacité ou encore l’incapacité d’une institution nationale et dite indépendante constitutionnellement installée à mener à bien sa mission ? La CENI travaille-t-elle sous couvert de l’OIF ? Quelle est la relation qui existe entre la CENI et l’OIF pour qu’elle soit celle seule capable de raisonner la CENI ? L’OIF est-elle seul partenaire technique accompagnant la Guinée dans le processus électoral pour être le seul partenaire à se prononcer sur cette question ou encore a-t-elle parlé au nom des autres partenaires techniques membres du Comité de Suivi ?
Somme toute, le Président de la CENI et ses collègues sur lesquels Alpha Condé porte une forte confiance ont prouvé au monde qu’ils administrent une institution au service du Président de la République en acceptant de fixer une date juste pour plaire au demandeur. Heureusement que les commissaires issus de l’opposition ont récusé avec énergie à cette fixation de date pour des raisons techniques, aujourd’hui, perceptibles à tous les niveaux.
Fodé BALDE, Homme Politique Guinéen, LA GUINÉE D’ABORD