Le treizième rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives de Guinée (ITIE-Guinée) qui date de 2017, a été rendu public ce mercredi 12 juin par le secrétariat exécutif de ladite institution.
Ce document de 200 pages produit par le cabinet ‘’MOORE Stephens ‘’ donne des informations relatives aux paiements par des compagnies minières du sommet de l’Etat aux collectivités impactées par l’exploitation minière. Une exigence de l’ITIE internationale, qui oblige les pays membres à publier toutes les transactions des flux entre les parties prenantes, au risque d’être sanctionné.
Selon, le président du comité de pilotage de l’ITIE-Guinée, Sadou Nimaga la production du rapport 2017 a été financée par la Banque Mondiale via à son projet PASGEM. D’après nos sources, le montant de la réalisation de cette brochure minière s’élève à 100 mille dollars.
Pour le ministre des mines et de la géologie Abdoulaye Magassouba, « Le rapport d’ITIE Guinée 2017, tout comme celui de 2016, a été produit conformément à la norme ITIE 2016 ».
Dans le même sillage, il indique que : « L’écart global entre les paiements effectués par les sociétés minières et les revenus perçus par l’administration publique est de 0,37% contre 0,80% prévu par le comité de pilotage et la limite de 1% admise par le secrétariat international de l’ITIE. La contribution du secteur minier dans l’économie nationale est de 15% du PIB, 32% des recettes de l’Etat, 78% des exportations ». Sur la bagatelle rapportée par le secteur à l’Etat pendant l’exercice de l’année 2017, le ministre évoque que « Le montant total des revenus miniers en 2017 est de 505 millions de dollars soit quatre mille milliards cinq cent quarante-huit mille francs guinéens (40548 GNF), contre 345 millions de dollars, correspondant à 3108 milliards de francs guinéens en 2016, soit une augmentation de 46% entre 2016 et 2017 ».
Dans sa présentation dudit rapport, Kabsi Maher du cabinet BDO-LLP a martelé que les revenus payés aux communautés portent essentiellement sur les redevances superficiaires, les compensations financières et la contribution au développement local.
« Les revenus courants payés par les sociétés minières aux communautés ont significativement augmenté (+83%) entre 2010 et 2017, passant de 6 millions à 11 millions de dollars en 2017. Ces revenus ont relativement suivi la même tendance que les revenus globaux… »
Pour Dr Alpha Abdoulaye Diallo président de la coalition publier ce que vous payez, également membre de l’ITIE, il ne faut pas crier à la victoire. « Certes, il faut se réjouir de la publication, mais sachez qu’après l’évaluation faite par le secrétariat international de l’ITIE, nous avons eu un progrès significatif. Le progrès total n’est pas encore obtenu, il faut consentir d’autres efforts avant la réévaluation prévue dans 18 mois, histoire d’obtenir le score progrès satisfaisant qui est d’ailleurs recherché », a égrainé l’activiste.
La Guinée qui est devenue un boom minier avec une floraison d’entreprises extractives a toujours du mal à sortir au bout du tunnel, malgré cette richesse naturelle. La rente minière générée est nettement en différence avec le niveau de vie de la population.
Un phénomène qui pourrait s’expliquer par la corruption et la disparition de centaine de milliards de GNF dans les caisses de l’état, souvent révélés par des médias et organisations non gouvernementales.
Mariam pour afriquevision.info
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