Le départ du ministre guinéen de la justice dans le navire gouvernemental continue d’alimenter les débats dans les milieux socio-politiques. Mais que peut-on retenir de Cheick Sacko de ses 5 ans et 5 mois de séjour à la tête du ministère de la justice et garde des sceaux ?
Les éléments de réponse ne seront pas exhaustifs. Si d’autres se réjouissent de sa démission en ayant pas accepté d’être dans la marmite de tripatouillage de la constitution en vue d’offrir une présidence à vie pour Alpha Condé, d’autres observateurs vont plus loin en faisant le dépeint de son bilan.
Selon les déçus, le ministre de la Justice n’a pas été à la hauteur des attentes de la population en matière de lutte contre l’injustice. Pour Billo Barry « Cheick Sacko n’a rien foutu. Pendant tout le temps qu’il était à Conakry, il habitait dans un hôtel, dont les frais ont été payé par le contribuable guinéen, avec quoi comme retombés la recrudescence des crimes sans jugement », a fustigé ce citoyen.
Affaire 28 septembre 2009
En plus, d’après lui, ‘’Cheick Sacko nous a promu de faire la lumière sur les crimes commis le 28 septembre 2009, où il y a eu plus de 150 guinéens tués. Finalement ça été un effet d’annonce comme toujours d’ailleurs en Guinée’’, déplore-t-il.
Et même s’il a reçu à mettre en place un comité mixte sur l’affaire, ça ne suffit pas. « Surtout certains présumés coupable dans ce crime continuent d’occuper des hautes fonctions dans l’administration, comme le Colonel Moussa Tiegboro Camara et tant d’autres sans qu’ils ne soient inquiétés. Et paradoxalement, vous avez d’autres qui sont cloués à la maison centrale en guise d’exemple Toumba Diakité. C’est injuste », flingue Barry.
Le silence de Sacko face aux tueries dans la commune de Ratoma, pendant les manifestations de l’opposition et qui est mis dans les tiroirs judiciaire.
Le séjour de l’avocat au barreau de Montpellier à la tête du pouvoir judiciaire guinéen a été marqué par un désastre dans le rang des militants et sympathisants des opposants du régime d’Alpha Condé. Et pourtant sa venue avait suscité un immense espoir pour les opprimés ou les victimes d’injustice.
Mais par malheur, plus de 103 jeunes ont été tués sur l’axe Hamdallaye-Bambeto et Cosa et sans que la lumière ne soit faite sur c’est cas de crimes. Il aura brillé par son inertie totale face à cette atrocité contre une catégorie de citoyens. Les arrestations arbitraires avec le versement des rançons auprès des tribunaux et commissariats on n’en parle pas. A cela s’ajoute la destruction et le pillage des biens des commerçants de madina et autres marchés qui avoisines des centaines de milliards de francs guinéens.
Le dossier des assassinats ciblés, restés sans suite
A son temps, plusieurs cadres de l’administration publique ont été la cible des bourreaux. Comme Madame Boiro la directrice du Trésor public d’alors tuée à Kipé en 2013, alors qu’elle rentrait chez elle, Mohamed Hussein cadre du ministère de l’économie et de Finance tué à son domicile à la minière, Aliou Diaouné ancien ministre de la jeunesse aussi assassiné pour ne citer que d’autres.
Ces dossiers rocambolesques sont soient restés sans suite ou des procès inachevés. En attendant ces familles continuent à pleurer et les auteurs se pavanent dans les coins.
Les journalistes victimes dont les dossiers sont classés
Cheick Sacko, celui qui incarne l’apparait judiciaire guinéen aura été une catastrophe pour les journalistes. Les assassinats, disparition, arrestations, attaques et intimidations ont été aussi les pratiques que les hommes de plume et de micro ont subies.
En juillet 2015, le journaliste d’espace TV Chérif Diallo est porté disparu, depuis aucune action judiciaire. En février 2016, le journaliste Mohamed Koula Diallo a été tué au siège de l’UFDG, le procès patine encore.
Le 17 juin, le célèbre journaliste d’investigation Abdoulaye Bah du site guineenews a succombé suite à un soit disant accident dont le chauffard continue déambuler dans la nature, depuis rien n’a filtré. Le 20 juin 2018, le ministre en violation des lois qui dépénalisent les délits de presse a ordonné l’arrestation du journaliste Mamadou Saliou Diallo du site nouvelledeguinee dans un restaurant à Lambanyi. L’homme de plume a été conduit à la maison centrale pour avoir enquêté dans l’affaire de construction de la prison de Yorokoguiya, dont le ministre serait trempé dans la marre de corruption. Il aura fallu tous les cris et lobby du monde pour que le journaliste puisse être libéré après avoir séjourné pendant trois semaines à la maison centrale de coronthie.
En Avril 2019, le journaliste Lansana Camara du site conakrylive a été arrêté arbitrairement et conduit à la maison centrale, un acte orchestré par le ministre des affaires étrangères, Mamady Touré. Dans cette affaire Cheick Sacko est resté muet comme un enterré.
A cela s’ajoute les tentatives d’assassinats de plusieurs journalistes, la justice est également restée amorphe. En plus les procès des journalistes trimbalés devant les tribunaux par des hauts cadres de l’administration publique, plusieurs d’entre eux ont été condamnés à de lourde peine d’amende.
Les verdicts populaire, les tueries de Zogota et tant d’autres crimes oubliés dans les pochettes des hommes du pouvoir judiciaire.
MD pour afriquevision.info
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