C’est dans un ton économique que le président Alpha Condé a prêché ce samedi 2 mars 2019, devant un parterre de fiscalistes, économistes et autres acteurs du monde des affaires. Le chef de l’exécutif guinéen a été invité par le ministère du Budget pour lancer le coup d’envoi sur les enjeux du département habileté à gonfler les caisses de l’Etat en termes de mobilisation des recettes.
C’était une rencontre de dénichement des difficultés et perspectives des régies financières qui englobe le ministère du Budget à savoir la direction nationale des Impôts, la direction générale des Douanes, le trésor public, du secteur privé et tant d’autres.
Dans son speech, Alpha Condé a d’abord énuméré quelques failles qui font que les recettes ne sont pas déversées dans les caisses de l’Etat comme il faut. Pour lui, les chèques barrés et autres catégories de paiements des impôts sont mal gérés et cela dénote la carence des ressources humaines et la mauvaise foi de certains cadres de l’Administration publique qui désoriente les fonds de certains flux.
« Désormais, les paiements se feront par virement bancaire à partir de 10 millions de GNF et par monnaie électronique au de-là de 10 millions de GNF. Personne ne verra l’espèce », a-t-il déploré
Dans le même sillage, il reconnait la faible mobilisation des recettes minières. Pour endiguer le fléau, Alpha Condé a avoué avoir indiqué à l’occasion du conseil des ministres de mettre terme à l’accord existant entre le gouvernement et les sociétés minières, au vue que ces entités puissent se rembourser. « Pour mieux tirer profit, l’Etat a décidé de créer un compte à la Banque Centrale, dans lequel les fonds issus de la TVA seront systématiquement déversés. Une manière de corriger le faible taux de mobilisation des recettes du secteur extractif ».
Pour illustrer davantage la communication du président Condé, dans chaque rapport produit par l’ITIE-Guinée, des milliards de GNF comme écarts sont retrouvés dans ces documents entre les déclarations faites par les entreprises extractives et l’Etat. Et aucune enquête n’est menée par les régies financières pour combler ce gap. Malheureusement, les sanctions sont très peu, voire inexistantes. Beaucoup plus de discours avec des dénonciations que des actes concrets.
Pour rappel, le secteur minier guinéen rapporte à l’Etat chaque année depuis 2013 à nos jours, plus deux mille milliards de GNF, selon les rapports de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-Guinée), soit plus de 25 % en terme de contribution à l’économie guinéenne. Ce qui d’ailleurs démontre sa dépendance de la rente minière.
Mamadou Diallo pour afriquevision.info
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