Cette plainte inédite, déposée avec l’aide du cabinet international d’avocats Hausfeld et la bénédiction de l’Unicef, vise cinq Etats pollueurs : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.
Greta Thunberg et quinze autres jeunes ont annoncé, lundi 23 septembre, qu’ils intentaient une action en justice pour dénoncer l’inaction de cinq pays contre le réchauffement climatique comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant. Cette plainte inédite, déposée avec l’aide du cabinet international d’avocats Hausfeld et la bénédiction de l’Unicef, vise cinq Etats pollueurs : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.
Bien que cette convention ait été signée il y a trente ans, les dirigeants de ces pays « n’ont pas tenu leurs engagements », a déclaré la jeune Suédoise de 16 ans en marge du sommet de l’ONU pour le climat qui se tient à New York. La quasi-totalité des pays du monde, exception faite des Etats-Unis, ont ratifié cette convention censée protéger la santé et les droits des enfants. Pourtant, « chacun de nous a vu ses droits violés et reniés », a ajouté l’Américaine Alexandria Villasenor, 14 ans.
Cette action en justice doit permettre de « faire comprendre » aux dirigeants qu’il y a une « réelle urgence », a encore estimé la Française Iris Duquesne, 16 ans, au micro de franceinfo.
Un comité de l’ONU appelé à enquêter
Cette plainte s’inscrit dans le cadre d’un « protocole optionnel » méconnu de la convention. Il autorise depuis 2014 des enfants à porter plainte devant le comité des droits de l’enfant de l’ONU, s’ils estiment que leurs droits sont bafoués. Le comité est censé enquêter sur les violations présumées, puis faire des recommandations aux Etats visés pour y mettre fin. Les recommandations ne sont pas contraignantes, mais les 44 pays ayant ratifié ce protocole s’engagent en principe à les respecter, a expliqué Michael Hausfeld, qui espère que des recommandations seront faites dans les douze mois qui viennent.
Les cinq pays visés par la plainte font partie de ces 44 Etats, figurent parmi les grands pollueurs de la planète et sont influents au sein du club des pays riches du G20. Ce qui leur a valu d’être épinglés, plutôt que les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde, plus gros émetteurs au monde, qui, eux, n’ont pas ratifié ce protocole. De vieux pays industriels comme la France et l’Allemagne sont responsables d’une large part historique des émissions, même si, aujourd’hui, ils ne sont pas les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, a fait valoir le cabinet Hausfeld.