Soixante douze heures après le renversement du régime dynastique d’Ali Bongo, le nouvel homme fort du pays a rencontré la classe politique pour décliner sa vision de la transition.
Les militaires nouvellement au pouvoir au Gabon multiplient les initiatives. Le chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a poursuivi ce vendredi ses consultations. Après le patronat, après les leaders religieux, c’était à la classe politique de rencontrer la junte.
Malgré son agenda très chargé, le chef de la transition gabonaise a pris tout son temps pour écouter les responsables des partis politiques qui ont effectué le déplacement. La rencontre a duré quatre heures.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été clair. La transition qu’il dirige est un régime d’exception. À ce titre, il a suggéré que le fonctionnement de la vie politique devienne également exceptionnel : plus d’opposition, plus de majorité, durant cette période.
À propos de la durée de la transition, sujet qui focalise l’intérêt de la classe politique, Oligui Nguema a indiqué qu’il ne décidera pas tout seul. Les partis politiques seront consultés. Selon les premiers éléments de langage sortis de cette réunion, il a été évoqué une transition d’un an, voire deux ans.
Cette période permettra d’élaborer les textes et les lois qui régiront la République. La transition s’achèvera par l’organisation des élections libres et crédibles, a insisté le général Oligui Nguema.
Que pensent les formations politiques de ces consultations ?
Réaction de Clay Martial Obame Akwe, vice-président du Morena, qui se félicite des initiatives lancées par les putschistes.
Ce qui nous a rassurés, c’est qu’il nous a donné la responsabilité de déterminer la durée de la transition. Eux, ils ne sont pas venus pour se perpétuer au pouvoir, ils sont venus pour régler un certain nombre de choses pour que le Gabon restaure sa dignité.
L’opposant Ange Kevin Nzigou est avocat et secrétaire exécutif du Parti pour le changement. Selon lui, en rétablissant la Cour constitutionnelle et en se faisant désigner président de la Transition, le général Oligui Nguema va contre l’esprit du coup d’État. « La prestation de serment du CTRI est en porte-à-faux avec le coup d’État. »
Avec RFI