Le trajet Sénégalo-guinéen devient de plus en plus une vache laitière pour la police sénégalaise. Leur métier est connu de tout le monde, racketter les étrangers en provenance des pays voisins comme la Guinée, le Mali et tant d’autres. Ce début du mois de mai des guinéens en partant à Dakar via la voie routière de Labé en passant par Diaobhé (zone sénégalaise) que ces citoyens ont été racketté par la police de frontière du Sénégal, alors qu’ils disposaient tous les documents qu’il fallait.
Régulièrement contraint de verser des pots-de-vin aux forces de l’ordre sur la route, notamment aux frontières, lors de ces déplacements dans la zone, ces guinéens ont décidé de briser le silence en se confiant à notre rédaction.
Rouguiatou Barry et Monsieur Sow sont parmi les victimes. Ce couple a quitté Conakry en minibus pour se rendre à Dakar, pour des affaires personnelles.
Ce n’est pas la première fois que des citoyens guinéens en déplacement soient contraints de verser des pots-de-vin au cours du trajet, donc cette fois, nous avons décidé de dénoncer cette mauvaise pratique de la police sénégalaise.
« Lorsque nous sommes arrivés au barrage coté guinéen, les policiers nous demandé de présenter nos pièces d’identité avant de procéder à la fouille du véhicule ainsi que nos bagages, comme ils n’ont rien trouvé de mal, ils nous laisser parti sans solliciter une rançon ».
Dans le même sillage, il indique « Mais quand on est rentré sur le territoire Sénégalais, nous avons trouvé un barrage sur lequel, tout le monde est descendu et on nous a mis en rang sous le soleil pendant une quinzaine de minutes avant d’être conduit dans une petite salle où il y avait des agents de la douane dont chacun s’est identifié ».
Poursuivant le témoignage, les victimes affirment que les agents demandaient des cartes d’identité et des pots-de vins, «Ce qui m’a étonné de plus je voyais les agents Sénégalais demandé la carte d’identité en même temps réclamé 1000 FCFA par personne même si tu as tous les documents en main. Et moi à mon tour de rentré dans la salle j’ai présenté ma carte d’identité et l’agent qui était devant moi, m’a demandé de lui donner 1000 FCFA, je lui ai dit non et pourquoi j’ai mes papiers en règles, il me dit de ne pas lui poser des questions comme si c’est mon premier voyage au Sénégal et que c’est le mois de ramadan et qu’ils sont épuisés par le travail se arguant également qu’il y’avait beaucoup de personnes derrière moi et par malheur comme le chauffeur était pressé d’aller vite, j’étais contraint de verser 1000 francs CFA, histoire de cheminer avec les autres ».
A en croire le couple, les agents ne demandaient rien aux sénégalais de nationalité. Seulement les étrangers qui étaient obligés de payer 1000 francs CFA en échange de la restitution de ses documents de voyage.
Pour rappel, cette pratique est une violation du principe de libre-circulation qui régit la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), puisque les ressortissants de ses États membres peuvent théoriquement voyager librement au sein de cet espace tant qu’ils possèdent « un document de voyage et des certificats internationaux de vaccination en cours de validité ».
Contacté par notre rédaction, l’ambassade de Guinée à Dakar promet de s’investir pour mettre fin à cette pratique contraire aux principes de circulation sous régionale.
Kadiatou Diallo depuis Dakar pour afriquevision.info
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