Isaias Afeworki a entamé samedi une visite historique en Ethiopie pour soutenir le processus de paix entre les deux voisins d’Afrique de l’Est, qui ont mis fin à vingt ans de guerre, la semaine dernière.
Le chef de l’Etat érythréen a été accueilli par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à son arrivée à Addis Abeba, pour une visite officielle de trois jours.
Son déplacement a lieu cinq jours seulement après que M. Abiy a lui-même quitté l’Erythrée au terme d’une visite à Asmara, la capitale érythréenne.
Des danseuses éthiopiennes prennent part à l’accueil du président érythréen à Addis Abeba. Le nouveau Premier ministre éthiopien était allé soutenir une initiative de paix lancée par son gouvernement.
Entre 1998 et 2000, l’Éthiopie et l’Érythrée se sont livré une guerre qui a fait quelque 80.000 morts, à la suite d’un désaccord sur leur frontière commune.
L’Ethiopie a longtemps rejeté une décision prise en 2002 par une commission soutenue par l’ONU sur le tracé de la frontière.
En juin dernier, son Premier ministre a annoncé la volonté de l’Éthiopie d’appliquer un accord de paix signé en 2000, sur la démarcation de la frontière.
Des Éthiopiens vêtus de T-shirts à l’effigie des leaders érythréen et éthiopien se mobilisent pour l’accueil d’Isaias Afeworki.
Addis Abeba accepte aussi de matérialiser les conclusions d’une commission internationale indépendante sur le tracé de la frontière.
Selon les médias éthiopiens, Isaias Afeworki doit assister, durant sa visite, à la réouverture de l’ambassade d’Érythrée à Addis Abeba.
L’Érythrée a déclaré son indépendance de l’Éthiopie en 1993, après avoir chassé les troupes éthiopiennes en 1991, au terme d’une guerre qui a duré trois ans.
Son indépendance prive l’Éthiopie de tout accès à la mer et l’a forcée à s’appuyer presque exclusivement sur Djibouti pour son commerce maritime.