La confusion semble être totale dans la tête de certains guinéens qui continuent de croire que la décision concertée et commune de l’opposition politique guinéenne consistant à ne pas participer aux législatives du 16 février 2020 est un boycott à l’image de l’opposition béninoise.
Cette confusion doit cesser pour laisser place à cette vérité de l’opposition politique guinéenne qui décide de ne pas participer mais et surtout d’empêcher par tous les moyens légaux les législatives du 16 février 2020.
En effet, boycotter une élection suppose qu’elle se tiendra et que l’on n’y participera pas. Ici, ce n’est pas le cas, comme il en a été au Bénin.
L’opposition politique guinéenne décide d’empêcher l’organisation des législatives du 16 février car le fichier électoral devant conduire à ces élections est taillé sur mesure de la victoire écrasante du pouvoir afin de pérenniser le régime aux affaires. Ce qui veut dire les règles du jeu n’ont pas été respectées ou encore les conditions d’une compétition électorale réunissant les égalités de chance par un fichier électoral crédible ne sont pas réunies.
Face à cela, il impose que les recommandations du Rapport d’audit soient respectées et appliquées car elles ont été validées et certifiées par les parties prenantes au processus électoral dont la mouvance présidentielle. C’est de la mauvaise foi ou encore une culture de la tricherie qui fait que le régime ne peut guère respecter qu’il a, lui-même, défini ou décidé de respecter.
En somme, l’opposition politique guinéenne peut se féliciter d’avoir pris une décision hautement appréciable à l’aune des expériences récentes des législatives au Bénin. Elle doit se remobiliser pour empêcher que la démocratie trébuche à nouveau. Il s’agit de la survie de notre démocratie. Pour cela, aucun sacrifice n’est de trop car la démocratie mérite qu’on y consacre la vie.
Fodé BALDE
Homme politique guinéen
La Guinée d’abord