À Kindia, ce n’est pas un parti qui a perdu, c’est un idéal qui est en train d’être perdu. La politique de gagner à tout prix semble être la préoccupation de la plupart de nos politicards et surtout du pouvoir.
La jeunesse aussi semble être engagée dans une logique outrancièrement partisane à tel point que ce n’est plus l’intérêt du pays qui préoccupe les uns et les autres, mais plutôt l’intérêt du parti ou de la tribu. Les enjeux électoraux sont perçus comme des matchs de football. On veut à tout pris remporter. Par conséquent, cette jeunesse est devenue facilement manipulable et ne sert que de levier ou de pions dont se servent les politicards pour se propulser ou pour revenir au sommet de la mangeoire.
On entend souvent dire que la jeunesse a besoin de s’impliquer, de se soutenir et d’agir ensemble pour réclamer la place qui est sienne. Cependant, dès que l’opportunité se présente, l’instinct partisan et parfois communautariste prend le dessus. Pourtant, la politique, ce n’est pas un simple tournoi de football où l’enjeu est une victoire à chaque match et un trophée en fin de compétition pour une gloire éphémère.
Avec la politique, c’est le devenir de la nation ainsi que l’avenir de la jeunesse qui se jouent à travers chaque consultation. La logique voudrait dans ce cas que la jeunesse en particulier et la population de façon générale priorisent les intérêts du pays.
Malheureusement, comme l’avait dit Jean Marie Doré, “l’esprit partisan étouffe la raison”. C’est pourquoi, au lieu de cadres dont la compétence est reconnue, nous aurons des maires octogénaires dont la qualification la plus importante serait d’appartenir à l’ethnie appropriée. C’est pourquoi, nous aurons aussi de leaders politiques dont la seule qualification serait d’avoir servi au plus haut sommet de l’État et s’être enrichis en piquant dans le trésor public. C’est pourquoi, nous aurons aussi des menteurs qui font usage de faux pour se hisser au sommet avec leurs faux diplômes, etc.
C’est le laisser-aller de la jeunesse qui fait que le mensonge et la transhumance sont devenus des vertus politiques dans un pays où tout est à faire. Tant que nous ne reconnaîtrons pas que ceux qui pillent nos ressources et qui sèment la division dans le pays, quelque soit leur appartenance politique ou communautaire, forment un même clan auquel nous autres n’appartenons pas, nous allons continuer à souffrir.
Tant que nous ne nous rendrons pas compte qu’on a plus en commun avec nos compatriotes qu’avec nos dirigeants même s’ils sont de notre ethnie, nous continuerons à être abusés par ces dirigeants. Nos vrais parents sont ceux qui souffrent avec nous de la souffrance et de la division que nous imposent nos dirigeants. Ainsi, tant que nous ne nous associerons pas ensemble pour combattre la tyrannie de cette élite corrompue, nous allons continuer à souffrir.
Il est impératif de réveiller en nous cet instinct de survie pour se protéger et un esprit de discernement afin de reconnaître que nous souffrons inutilement des mains de ces imposteurs.
Abdoulaye BARRY
ajbarry@live.com
Portland, OR USA